Créer Son Label De Musique |Association 2023

Statuts de SAS de Production Musicale – Label

 

Statuts de SAS de Production Musicale – Label Ă  tĂ©lĂ©charger. La SociĂ©tĂ© a pour activitĂ© principale la production, l’Ă©dition ou la distribution de phonogramme. Le phonogramme est la premiĂšre fixation d'une sĂ©quence de son incorporant notamment la prestation d'un artiste interprĂšte (le support musical, le master). La sociĂ©tĂ© a pour objet social, entre autres, toutes les activitĂ©s liĂ©es Ă  la production de matrices sonores originales, sur bandes, cassettes, CD, la mise Ă  disposition des enregistrements, leur promotion et leur distribution auprĂšs de grossistes, de dĂ©taillants ou directement auprĂšs du public. Ces derniĂšres activitĂ©s peuvent ou non ĂȘtre intĂ©grĂ©es Ă  l'activitĂ© de production de matrices au sein d'une mĂȘme unitĂ©. Si ce n'est pas le cas, l'unitĂ© rĂ©alisant ces activitĂ©s doit obtenir au prĂ©alable les droits de reproduction et de diffusion : les services d'enregistrement sonore en studio ou ailleurs, y compris la production d'Ă©missions de radio enregistrĂ©es ; les activitĂ©s d'Ă©dition musicale, c'est-Ă -dire les activitĂ©s d'exploitation des droits (copyright) associĂ©s aux compositions musicales, de promotion, d'autorisation et d'utilisation de ces compositions dans des enregistrements, Ă  la radio, Ă  la tĂ©lĂ©vision, dans des films, des spectacles, sur des supports imprimĂ©s ou dans d'autres mĂ©dias. Les unitĂ©s actives dans ce domaine peuvent dĂ©tenir les droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle ou agir pour le compte de leur dĂ©tenteur etc.   La SociĂ©tĂ© applique la Convention collective nationale de l'Ă©dition phonographique du 30 juin 2008.

 

Activités multiples de la SAS de Production Musicale

La SAS de Production Musicale est amenĂ©e Ă  travailleur de façon transversale avec de nombreux acteurs du secteur de l’Ă©dition et de la production et notamment les auteurs et artistes interprĂštes. Pour rappel, on entend par artiste interprĂšte les artistes interprĂštes principaux, c'est-Ă -dire les artistes interprĂštes de la musique signataires d'un contrat d'exclusivitĂ© avec l'employeur ou ceux dont l'absence est de nature Ă  rendre impossible l'ensemble de la fixation prĂ©vue par l'employeur, Ă  l'exception des chefs d'orchestre. Sont notamment considĂ©rĂ©s comme des artistes interprĂštes principaux : les artistes lyriques, c'est-Ă -dire les artistes interprĂštes principaux qui interprĂštent des Ɠuvres lyriques, notamment d'opĂ©ra, d'opĂ©ra comique, d'opĂ©rette, d'oratorio, de musique liturgique ou de chambre ; les artistes interprĂštes de variĂ©tĂ©s, c'est-Ă -dire les artistes interprĂštes principaux qui interprĂštent des Ɠuvres de variĂ©tĂ©s.

Les membres d'un groupe d'artistes interprÚtes sont des artistes interprÚtes principaux dés lors que chacun d'eux est signataire d'un contrat d'exclusivité avec l'employeur ou que l'absence de l'un d'entre eux est de nature à rendre impossible l'ensemble de la fixation prévue par l'employeur ;

Sont aussi des artistes interprĂštes, les chefs d'orchestre, c'est-Ă -dire les artistes engagĂ©s pour la direction d'orchestre par l'employeur ; les artistes musiciens, c'est-Ă -dire les artistes interprĂštes instrumentistes de la musique non signataires d'un contrat d'exclusivitĂ© avec l'employeur et dont l'absence n'est pas de nature Ă  rendre impossible la fixation prĂ©vue par l'employeur ; les artistes des chƓurs, c'est-Ă -dire les artistes engagĂ©s pour interprĂ©ter une Ɠuvre lyrique au sein d'un ensemble vocal dĂ©nommĂ© « chƓur » ; les artistes choristes, c'est-Ă -dire les artistes chargĂ©s d'accompagner vocalement la prestation des artistes interprĂštes principaux ; les diseurs ; les artistes interprĂštes dramatiques ; tout artiste interprĂšte engagĂ© par le producteur du phonogramme pour la rĂ©alisation d'un vidĂ©oclip et dont l'interprĂ©tation ne fait pas l'objet d'une fixation sonore.

 

Contrats d’exclusivitĂ© avec un Label

 

La SAS de Production Musicale signe le plus souvent ses artistes sous exclusivitĂ©. Par contrat d'exclusivitĂ©, il faut entendre un contrat de travail dans lequel, parmi les obligations respectives des parties, figure l'engagement d'un artiste interprĂšte de rĂ©server Ă  son employeur l'exclusivitĂ© de la fixation de tout ou partie de ses interprĂ©tations pendant une durĂ©e dĂ©terminĂ©e. L’employeur de l’artiste peut ĂȘtre toute personne physique ou morale exerçant dans un cadre professionnel l'activitĂ© suivante : producteur de phonogrammes, entendu comme la personne physique ou morale qui, ayant pris l'initiative et la responsabilitĂ© de la rĂ©alisation d'un phonogramme, est titulaire sur son exploitation des droits qui lui sont reconnus Ă  l'article L. 213-1 du code de la propriĂ©tĂ© intellectuelle.

 

ActivitĂ©s audiovisuelles de la SAS de Production musicale   

 

Le producteur de phonogrammes peut Ă©galement ĂȘtre amenĂ© Ă  prendre l'initiative et la responsabilitĂ©, de la rĂ©alisation de vidĂ©omusiques ou de captations audiovisuelles de spectacles vivants, sur lesquelles il est titulaire des droits d'exploitation de producteur, la vidĂ©omusique Ă©tant dĂ©finie comme une Ɠuvre audiovisuelle musicale de courte durĂ©e telle qu'appelĂ©e dans le langage courant « vidĂ©oclip », incorporant par voie de reproduction un phonogramme prĂ©existant.

 

Savoir-faire de la SAS de production musicale   

 

Le fondateur de la SAS de production musicale doit disposer d’un rĂ©seau et d’un savoir-faire en matiĂšre de contractualisation. En effet, le recrutement et les associations avec les partenaires du Label exigent une certaine technicitĂ©. A titre d’exemple, le contrat d'engagement d'un artiste interprĂšte par un employeur, quelle que soit la durĂ©e de cet engagement, doit faire l'objet d'un contrat de travail Ă©crit conforme aux articles L. 7121-3 et suivants (ancien art. L. 762-1) et L. 7121-8 du code du travail (ancien art. L. 762-2) et L. 212-3 et suivants du code de la propriĂ©tĂ© intellectuelle.  Ce contrat est Ă©tabli en au moins 2 exemplaires signĂ©s par les parties, chacune d'elles en conservant au moins un. Dans le cas d'un groupe, un exemplaire du contrat sera remis Ă  chacun des artistes interprĂštes qui le composent. Le contrat de travail qui lie l'artiste interprĂšte Ă  la sociĂ©tĂ© de production doit ĂȘtre Ă©tabli par Ă©crit et contenir, notamment, des clauses obligatoires.

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, l'artiste interprĂšte doit ĂȘtre en mesure de prendre connaissance et de signer le contrat avant la premiĂšre sĂ©ance de travail ; Ă  la demande de l'artiste interprĂšte ou Ă  l'initiative de l'employeur, le contrat sera adressĂ© prĂ©alablement. S'agissant des artistes interprĂštes principaux et des chefs d'orchestre, le projet de contrat devra leur ĂȘtre adressĂ©, sauf cas d'urgence, dans un dĂ©lai minimum de 15 jours avant la date prĂ©vue pour la signature du contrat. Dans ce cas, le retour Ă  l'employeur avant la date limite de signature, par lettre recommandĂ©e avec avis de rĂ©ception, du projet de contrat datĂ© et signĂ© par l'artiste sans modification, vaut conclusion du contrat. En tout Ă©tat de cause, le contrat signĂ© par les 2 parties doit ĂȘtre remis par l'employeur Ă  l'artiste interprĂšte au plus tard le premier jour de travail de ce dernier.

 

MarchĂ© de la production musicale : le numĂ©rique devenu incontournable

 

Selon l’INSEE, depuis 2018, les ventes en valeur des marchĂ©s numĂ©riques, c’est-Ă -dire par le tĂ©lĂ©chargement et l’Ă©coute en flux (streaming) rĂ©unis, dĂ©passent celles du marchĂ© physique. Au cours des annĂ©es 2000, le chiffre d’affaires des ventes physiques de musique enregistrĂ©e (CD, vinyle) a amorcĂ© une baisse qui n’a pas cessĂ© depuis. Il se situe Ă  314 millions d’euros en 2018, contre 1 144 millions d’euros dix ans plus tĂŽt, en 2007. Le chiffre d’affaires du tĂ©lĂ©chargement n’a jamais rĂ©ellement dĂ©collĂ©, probablement Ă  cause de l’apparition simultanĂ©e du tĂ©lĂ©chargement en pair Ă  pair (peer-to-peer). À partir de 2012, le marchĂ© du tĂ©lĂ©chargement rĂ©gresse, alors que le marchĂ© de l’Ă©coute en flux connaĂźt un essor considĂ©rable. En 2018, le chiffres d’affaires de l’Ă©coute en flux atteint 301 millions d’euros, quasi-Ă©quivalent Ă  celui du marchĂ© physique. Cet essor a contribuĂ© Ă  interrompre la tendance baissiĂšre de ce marchĂ© et Ă  stabiliser son chiffre d’affaires global Ă  environ 650 millions d’euros par an depuis 2015. Le prix moyen des produits achetĂ©s en tĂ©lĂ©chargement augmente entre 2007 et 2018 ; le chiffre d’affaires augmente plus vite que le volume de consommation (sauf en 2007 et 2008). La situation est inverse pour le marchĂ© physique oĂč le prix moyen de vente baisse depuis 2007. Pour l’Ă©coute en flux, chiffre d’affaires et volume de consommation sont observĂ©s Ă  partir de l’annĂ©e 2013, qui correspond Ă  l’essor des plateformes numĂ©riques. La croissance rapide du volume des Ă©coutes a quelque peu dĂ©cĂ©lĂ©rĂ© en 2018, entraĂźnant une lĂ©gĂšre hausse du prix moyen de vente.

Le marchĂ© du tĂ©lĂ©chargement d’albums est plus diversifiĂ© que le marchĂ© physique. En 2018, le marchĂ© du tĂ©lĂ©chargement d’albums rassemble prĂšs de deux fois plus de rĂ©fĂ©rences, cinq fois plus d’interprĂštes et 17 fois plus de labels que le marchĂ© physique. Ainsi, les 0,1% des rĂ©fĂ©rences les plus consommĂ©es reprĂ©sentent 26 % du volume des ventes d’albums tĂ©lĂ©chargĂ©s, contre 38 % du volume des ventes physiques. En effet, les maisons de disques sĂ©lectionnent les Ɠuvres qu’elles souhaitent produire et financent leur reproduction massive, leur distribution et leur promotion. Le numĂ©rique facilite l’autoproduction et la micro-production, ce qui accroĂźt le nombre d’interprĂštes et de labels. La dĂ©matĂ©rialisation des supports d’enregistrement et d’Ă©coute ainsi que la gĂ©nĂ©ralisation et l’amĂ©lioration des accĂšs Ă  Internet, fixes et mobiles, ont aussi rendu plus facile le stockage des Ɠuvres, tant pour les vendeurs que pour les utilisateurs, leur circulation et leur reproduction.   

 

Description de ce modĂšle de Statuts de SAS de Production Musicale :

- Format : Word  
- TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat : oui 
- 21 pages  
- Mise Ă  jour : Oui 
- Modifiable librement : Oui 
- Revente / Publication : interdite 









JE CRÉE MON PROPRE LABEL : L’ASSOCIATION

Produire un disque demande souvent la crĂ©ation d’une structure adaptĂ©e. Pour faciliter la gestion de l’activitĂ©, aussi bien au niveau juridique que fiscal. Cette structuration doit permettre de disposer d’un compte bancaire, d’Ă©tablir des factures, de dĂ©finir les propriĂ©tĂ©s…

Mais quelle structure ? Plusieurs solutions sont possibles avec leurs avantages et leurs inconvĂ©nients. Il n’existe pas vraiment de structure totalement adaptĂ©e Ă  ce genre de projet ; aussi, il vous faudra opter pour l’une d’entre elles : association, structure commerciale de type SARL, EURL, Scop… ? La prĂ©fĂ©rence pour l’une ou l’autre de ces structures va orienter sensiblement votre façon de travailler et aura des consĂ©quences importantes sur le fonctionnement de votre projet. Et ceux, pour pouvoir crĂ©er votre association.

Alors, vous allez produire et distribuer votre disque, pour cela est-il nĂ©cessaire de crĂ©er un label ? Le plus simple, mais qui n’est pas sans consĂ©quences, est de de commencer par crĂ©er une association. Qui a pour statut la « promotion des musiques contemporaines visant l’organisation d’Ă©vĂšnement, la production de groupes et le management d’artistes ». Cela pourrait vous ouvrir des portes sur certaines subventions. Ensuite, si cela marche, vous pourrez changer le statut d’association par celui d’entreprise… ou pas.

L’association

Il est nĂ©cessaire de souligner en prĂ©ambule que, si le caractĂšre « non lucratif » d’une association implique par principe l’absence de partage des bĂ©nĂ©fices entre les sociĂ©taires alors il n’entraĂźne en aucune maniĂšre l’interdiction de rĂ©aliser des bĂ©nĂ©fices ou de pratiquer une activitĂ© commerciale dĂšs lors qu’elle est accessoire Ă  l’activitĂ© principale de l’association.

La loi de 1901, si elle possĂšde une grande simplicitĂ© et une grande souplesse, n’en impose pas moins un certain nombre d’obligations.

Il convient d’insister sur le fait qu’il est totalement dĂ©conseillĂ© aux artistes-interprĂštes de siĂ©ger dans les organes exĂ©cutifs d’une association chargĂ©e d’administrer et de diffuser leurs productions artistiques (spectacles, disques ou audiovisuel). Cela revient Ă  dire que le ou les artistes engagĂ©s dans le projet d’autoproduction doivent absolument Ă©viter de figurer parmi les membres du conseil d’administration et du bureau. En effet, le caractĂšre dĂ©sintĂ©ressĂ© de leur gestion de l’association sera alors difficile Ă  prouver.. Les artistes intermittents du spectacle, percevant des allocations chĂŽmage au titre de l’annexe 10 de la convention de l’Unedic se verraient en plus en danger de radiation. En outre, ils se trouveraient en situation de fausse dĂ©claration. Puisqu’ils s’engagent sur l’honneur lors de la signature de leur « feuillet d’intermittent » Ă  ne pas ĂȘtre mandataire social d’une association. Rien ne leur interdit, en revanche, d’ĂȘtre membre de l’association.

Le caractĂšre dĂ©sintĂ©ressĂ© de leur gestion de l’association sera alors difficile Ă  prouver.

Conséquences fiscales et juridiques

Les droits voisins :

Dans le cas d’une production discographique, conformĂ©ment Ă  l’article L.212-3, l’association doit conclure un contrat. Qui prĂ©voit en particulier l’autorisation de fixer (enregistrer) les prestations et de les reproduire sur supports phonographiques avec les artistes-interprĂštes.

ConformĂ©ment aux usages du domaine phonographique, le contrat doit prĂ©voir au profit des artistes-interprĂštes signataires, des redevances (royalties) sur les ventes des supports phonographiques. Ces redevances ont, conformĂ©ment Ă  l’article L.762-2, la qualitĂ© de BNC (bĂ©nĂ©fices non commerciaux) (cf. supra droit fiscal).

Le droit d’auteur :

ConformĂ©ment aux statuts de la SACEM, l’association ne peut devenir Ă©diteur associĂ© de la SACEM.

Le droit du travail :

Le contrat d’engagement de l’artiste Ă©tant, conformĂ©ment Ă  l’article L.762-1 du code du travail, un contrat de travail, l’association devra en sa qualitĂ© d’employeur, verser un salaire aux artistes-interprĂštes et, de ce fait, respecter les procĂ©dures concernĂ©es (cf. plus loin « Structures commerciales »).

Le droit fiscal dans le secteur discographique :

En sus du cachet dĂ» en contrepartie de l’autorisation d’enregistrer ses prestations accordĂ©es par l’artiste-interprĂšte, qui a la qualitĂ© de salaire, le producteur phonographique verse aux artistes-interprĂštes des redevances (appelĂ©es royalties ou royautĂ©s). En contrepartie de l’autorisation de reproduire leurs prestations sur des supports phonographiques ou audiovisuels. Et de la communication au public de ces prestations.

Ces rĂ©munĂ©rations, conformĂ©ment Ă  l’article L.7121-8 du code du travail, ont la qualitĂ© de bĂ©nĂ©fices non commerciaux (BNC), qu’ils soient calculĂ©s sur le prix de gros de vente ou sur les recettes encaissĂ©es par le producteur.

Hormis le cas oĂč l’artiste-interprĂšte crĂ©ancier est assujetti Ă  la TVA en sa qualitĂ© d’artiste-interprĂšte les redevances ne sont soumises Ă  aucune TVA. Seulement Ă  la CSG (contribution sociale gĂ©nĂ©ralisĂ©e) et Ă  la CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale).

Toujours hormis le cas oĂč l’artiste-interprĂšte est soumis en sa qualitĂ© d’artiste Ă  la TVA, les redevances dues doivent lui ĂȘtre versĂ©es. Bien Ă©videmment sans condition de production d’un quelconque document ou justificatif. Ce sont les dispositions nĂ©gociĂ©es dans le cadre du contrat d’enregistrement qui sont le justificatif des sommes versĂ©es pour la comptabilitĂ© du producteur phonographique.

CrĂ©er une association peut donc tout Ă  fait jouer le rĂŽle d’un label lors du dĂ©veloppement de votre carriĂšre. Si vos rĂ©munĂ©rations sont amenĂ©es Ă  devenir trĂšs consĂ©quentes, il faudra alors envisager de passer sur une structure commerciale.

Il faudra envisager de passer sur une structure commerciale si vos revenus commencent à etre conséquent.

Attention, le transfert de la propriĂ©tĂ© des enregistrements de l’association vers une sociĂ©tĂ© commerciale ne sera pas simple. C’est pourquoi un certain nombre d’artistes entrepreneurs privilĂ©gient directement la crĂ©ation d’une sociĂ©tĂ© commerciale. Au lieu de crĂ©er une association; mais nous y revenons dans un autre fiche.

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Formalités de création d'une association

Cette fiche rĂ©capitule les principales formalitĂ©s de crĂ©ation d'une association.

Avant la rédaction des statuts

  • Si l'activitĂ© est rĂ©glementĂ©e

Le futur dirigeant doit vérifier qu'il remplit bien les conditions requises (diplÎmes, expérience, etc.) pour pouvoir exercer l'activité choisie.
Il peut, par ailleurs, ĂȘtre tenu de rĂ©aliser des dĂ©marches spĂ©cifiques liĂ©es Ă  cette activitĂ© (demande de carte professionnelle, d'autorisation, d'inscription Ă  une liste ou un ordre, ...). 

Pour connaßtre les conditions d'accÚs et d'exercice de l'activité, consulter :

- la rubrique "ActivitĂ©s et professions rĂ©glementĂ©es" du site de Bpifrance CrĂ©ation,
- les organismes et syndicats professionnels,
- la chambre de commerce et d'industrie ou la chambre de mĂ©tiers et de l'artisanat,
- la direction dĂ©partementale en charge de la protection des populations (DDPP), la direction dĂ©partementale en charge de la cohĂ©sion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) ou la direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIECCTE) en Outre-mer,
- les services d'action Ă©conomique de la prĂ©fecture.

  • Rechercher un local

L'association peut ĂȘtre domiciliĂ©e :

- dans un local qu'elle a acheté ou loué,
- au domicile de l'un de ses membres (dirigeant ou non) ou d'un tiers,
- dans un bĂątiment communal, etc.

  • Choisir un nom 

Par prĂ©caution, il conviendra de s'assurer auprĂšs de l'Inpi (Institut national de la propriĂ©tĂ© industrielle) que le nom choisi n'est pas dĂ©jĂ  utilisĂ© ou n'a pas fait l'objet d'un dĂ©pĂŽt de marque.  

En cas de crĂ©ation d'un site internet, la disponibilitĂ© du nom de domaine envisagĂ© devra Ă©galement ĂȘtre vĂ©rifier auprĂšs de l'Afnic.

Démarches liées à l'adoption des statuts

  • RĂ©diger les statuts

Les statuts contiennent l'ensemble des rĂšgles qui vont s'appliquer Ă  l'association tout au long de sa vie.
En cas de recours à des statuts types, les membres fondateurs doivent prendre le temps de les lire attentivement afin d'en comprendre tous les articles et ne pas hésiter à les adapter aux objectifs et à l'activité spécifique de leur association.
Voir un modĂšle de statuts d'association
A noter : une association qui souhaite exercer des activitĂ©s Ă©conomiques de façon permanente doit le mentionner de façon prĂ©cise dans ses statuts, sous peine de sanctions pĂ©nales et/ou administratives.

  • ProcĂ©der Ă  la nomination des dirigeants

Ils peuvent ĂȘtre nommĂ©s soit dans les statuts, soit par dĂ©libĂ©ration de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. Cette derniĂšre solution Ă©vite d'avoir Ă  modifier les statuts lors de chaque changement de dirigeant.
Le mode de gestion de l'association est choisi librement. Il peut y avoir un ou plusieurs présidents, un conseil d'administration, un secrétaire général, etc.
Le plus souvent, l'association est gérée par un conseil d'administration, qui élit un bureau composé d'un président, d'un trésorier et d'un secrétaire.

  • RĂ©unir une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale constitutive 

La tenue d'une assemblée générale constitutive n'est pas obligatoire, sauf cas particuliers (association reconnue d'utilité publique, associations de chasse agréées, etc.).
Les membres fondateurs peuvent cependant souhaiter se réunir au sein d'une assemblée afin de soumettre, pour accord, à l'ensemble des personnes concernées par le projet d'association, le contenu des statuts, la liste des membres du conseil d'administration et du bureau.
L'assemblĂ©e constitutive permet ainsi de renforcer la cohĂ©sion des diffĂ©rents membres de l'association autour d'un mĂȘme projet.
Ses modalités de fonctionnement (convocation, vote, etc.) sont librement fixées par les fondateurs.

  • Faire signer et enregistrer les statuts

Les statuts ne sont pas soumis à enregistrement sauf s'ils prévoient des apports immobiliers (ou d'autre nature soumis à droits de mutation) ou si les fondateurs veulent donner date certaine à leur acte sous seing privé.

Dans ce cas, les statuts, une fois datĂ©s et signĂ©s, devront ĂȘtre enregistrĂ©s auprĂšs du service des impĂŽts du siĂšge de l'association.
Des droits d'enregistrement, variables selon les cas, devront parfois ĂȘtre acquittĂ©s Ă  cette occasion.
Les biens apportĂ©s deviennent la propriĂ©tĂ© de l'association et doivent ĂȘtre affectĂ©s au but poursuivi par celle-ci.
Il est cependant possible de prévoir dans les statuts une clause de reprise des apports en cas de dissolution de l'association.

A noter :
L'apport d'une somme d'argent ou d'un bien meuble n'est soumis Ă  aucune condition de forme particuliĂšre.
En revanche, l'apport d'un immeuble Ă  l'association est soumis Ă  un formalisme particulier :
- rédaction d'un acte notarié et publication au bureau des hypothÚques
- déclaration des biens immobiliers possédés par l'association (voir paragraphe suivant)
- mention sur le registre spécial de l'association

  • RĂ©diger un rĂšglement intĂ©rieur (facultatif)

Pour les détails de modalités de fonctionnement de l'association (convocation des membres aux assemblées générales par exemple), les statuts renvoient trÚs souvent à un rÚglement intérieur plus rapide et facile à modifier.
Les statuts peuvent, ainsi, prévoir que ce rÚglement intérieur sera rédigé et modifié par l'organe de direction de l'association (conseil d'administration, président, bureau, etc.), sans avoir à obtenir l'approbation de l'assemblée générale.
Les modifications ultĂ©rieures n'auront ni Ă  ĂȘtre dĂ©clarĂ©es Ă  la prĂ©fecture, ni Ă  ĂȘtre publiĂ©es au Journal officiel.
Voir un modÚle de réglement intérieur

Démarches liées à la déclaration de l'association

Une association peut exister sans ĂȘtre dĂ©clarĂ©e, toutefois, si elle souhaite avoir la capacitĂ© juridique et ainsi pouvoir, par exemple, ouvrir un compte bancaire, demander des subventions, ..., elle devra l'ĂȘtre.  

  • DĂ©clarer l'association 

La dĂ©claration peut ĂȘtre faite en ligne via le service e-crĂ©ation (sauf en Alsace-Moselle) ou dĂ©posĂ©e au greffe des associations de son siĂšge social.

La demande doit ĂȘtre faite par le formulaire Cerfa n°13973, datĂ© et signĂ©, et contenir notamment les documents suivants :
- le procÚs verbal de l'assemblée constitutive,
- la liste des membres du bureau et du conseil d'administration (formulaire cerfa n°13971), 
(prĂ©ciser un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone oĂč peut ĂȘtre joint un membre du bureau),
- un exemplaire des statuts de l'association signĂ© par 2 au moins des personnes mentionnĂ©es sur la liste des dirigeants,
- une enveloppe affranchie au tarif en vigueur avec l'adresse de gestion de l'association.
Et, le cas Ă©chĂ©ant, 
- la liste des associations membres (formulaire cerfa n°13969),
- un descriptif des biens immobiliers possĂ©dĂ©s par l'association (ou une dĂ©claration d'absence de biens immobiliers) (formulaire cerfa n°13970).

A noter : il est recommandĂ© de vĂ©rifier auprĂšs du greffe des associations la composition exacte du dossier de dĂ©claration Ă  fournir, des variantes pouvant exister.

Le greffe des associations remet, dans les 5 jours qui suivent, un rĂ©cĂ©pissĂ© de dĂ©pĂŽt de la dĂ©claration (Ă  conserver prĂ©cieusement).

  • Publier un avis de constitution au Journal officiel

Il doit indiquer la date de la dĂ©claration, le nom de la prĂ©fecture oĂč elle a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e, le titre et l'objet de l'association ainsi que son siĂšge social. Le crĂ©ateur a un mois Ă  compter de la dĂ©claration pour le faire paraĂźtre.

En pratique, le greffe des associations fait remplir aux crĂ©ateurs, lors du dĂ©pĂŽt du dossier de dĂ©claration, un imprimĂ© de demande d'insertion qu'il transmet Ă  la direction des Journaux officiels.
Consulter les annonces officielles des associations et fondations

A compter de cette publication, l'association naĂźtra officiellement.

  • S'inscrire au rĂ©pertoire SIRENE

Il n'existe pas d'obligation légale d'inscription d'une association au répertoire Sirene. Cependant, l'inscription d'une association est nécessaire dans certains cas :

  • Si elle reçoit (ou souhaite recevoir) des subventions ou des paiements en provenance de l'État ou des collectivitĂ©s territoriales, son inscription doit alors ĂȘtre demandĂ©e directement par courrier Ă  la direction rĂ©gionale de l'INSEE compĂ©tente pour le dĂ©partement siĂšge de l'association.

Voir un modéle de courrier de demande

  • Si elle exerce une activitĂ© lucrative l'assujettissant aux impĂŽts commerciaux, l'inscription doit alors ĂȘtre demandĂ©e au CFE du greffe du tribunal de commerce qui transmettra la demande Ă  l'INSEE.

A noter : dans ce cas, une dĂ©claration des bĂ©nĂ©ficiaires effectifs l'association devra ĂȘtre rĂ©alisĂ©e
Pour en savoir plus 

  • Si elle emploie un ou plusieurs salariĂ©s, l'inscription au rĂ©pertoire Sirene doit ĂȘtre demandĂ©e en ligne auprĂšs des services de l'URSSAF qui transmettra la demande Ă  INSEE.

 


P*****our aller plus loinFiches Pratiques Irma





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Comment Créer son Label de Musique en Partant de Zéro ?

comment-creer-label-musique

Musicien, passionnĂ© de musique ou entrepreneur, si vous lisez ces lignes c’est que vous songez sĂ©rieusement Ă  vous lancer dans l’aventure de crĂ©er votre propre label, votre « maison de disques ».

Vous envisagez de produire des artistes ou vos propres Ɠuvres, de diffuser aussi largement que possible vos morceaux et votre catalogue et de faire commerce de la musique, peut-ĂȘtre mĂȘme d’en tirer un bĂ©nĂ©fice.

Les motivations Ă  sauter le pas sont multiples, la premiĂšre chose Ă  faire avant de commencer Ă  rĂȘver aux disques d’or bientĂŽt accrochĂ©s au mur de votre bureau est bien de les questionner, d’elles vont dĂ©couler les nombreux choix qui vont prĂ©sider Ă  l’Ă©laboration de votre projet.

Les paragraphes qui suivent vont tenter de vous aider Ă  vous poser les bonnes questions dans votre dĂ©marche, pour vous apporter des rĂ©ponses simples et utiles et vous accompagner vers la concrĂ©tisation de votre rĂȘve : devenir patron de votre propre label.

Devenir patron de label, le pourquoi vient avant le comment

En guise de prĂ©ambule, il est nĂ©cessaire de s’intĂ©resser aux motivations principales qui existent Ă  fonder son propre label. Les artistes qui lisent ces lignes et qui peinent Ă  trouver un contrat avec une maison de disques se disent peut-ĂȘtre que possĂ©der son label est la rĂ©ponse idĂ©ale Ă  cette problĂ©matique.

devenir-dirigeant-label-musique

Si vos visĂ©es sont avant tout artistiques et dans le but de dĂ©velopper votre propre carriĂšre ou projet musical – que vous envisagez la crĂ©ation d’un label principalement comme un moyen au service d’une fin, qui ne serait pas la rĂ©ussite du label en lui-mĂȘme – prenez le temps d’y rĂ©flĂ©chir Ă  deux fois avant de vous exĂ©cuter.

Patron de label, un job Ă  temps plein

Chanteurs, musiciens, DJs qui lisez ces lignes, une mise en garde initiale s’impose : il est facile de sous-estimer Ă  quel point monter, puis gĂ©rer, un label demande de temps, de connaissances administratives et juridiques, de ressources financiĂšres et de motivation.

devenir-patron-label-musique

L’Ă©nergie et le temps passĂ©s Ă  crĂ©er et administrer votre structure ne seront plus disponibles pour faire de la musique et dĂ©velopper votre projet artistique.

Aussi, si vous avez avant tout la fibre artistique, que votre motivation premiĂšre est de faire votre son et de le faire entendre, vous avez d’autres choix que de monter votre label pour arriver au mĂȘme rĂ©sultat.

L’autoproduction et l’auto-distribution n’ont sans doute jamais Ă©tĂ© aussi simples qu’aujourd’hui grĂące aux rĂ©seaux sociaux et Ă  la technologie : par le biais de chaines personnelles, de groupe de discussion ou de promotion, ou avec des outils comme Tunecore, vous pouvez pratiquement ĂȘtre votre mini maison de disques et cela sans vous encombrer de la lourdeur administrative que reprĂ©sente la crĂ©ation et la gestion d’un label.

Si vous ĂȘtes un artiste Ă©tabli, que vous avez dĂ©jĂ  Ă©tĂ© sous contrat avec des maisons de disques, que vous possĂ©dez votre propre catalogue Ă  votre nom (ou celui de votre groupe de musique) et que votre motivation est de vous passer d’un intermĂ©diaire qui rogne sur votre part de royalties, la problĂ©matique est diffĂ©rente : poursuivez votre lecture et vous pourrez ainsi juger en connaissance de cause s’il est utile de persĂ©vĂ©rer dans votre projet de label.

Le projet au cƓur de votre dĂ©marche

Quel que soit votre profil, vous devez garder en tĂȘte que la vocation premiĂšre du label, sa raison d’ĂȘtre, est de produire des enregistrements de musique, pour les fixer sur supports physiques ou numĂ©riques et ensuite les monĂ©tiser du mieux possible, par tous les moyens Ă  disposition (qu’il s’agisse du streaming, de la vente de vinyles et mp3, ou de la synchronisation Ă  l’image).

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Si vous avez la motivation profonde de rentrer dans ce processus, de lui consacrer du temps et des ressources, d’exploiter toutes les nombreuses possibilitĂ©s en matiĂšre de direction artistique qu’il offre et de tirer le meilleur profit de son exploitation commerciale, alors vous ĂȘtes fait pour ĂȘtre patron de label.

Il vous faut nĂ©anmoins savoir que l’Ă©conomie de la musique est complexe, que les marges et bĂ©nĂ©fices sont souvent faibles, que le marchĂ© est saturĂ© et exigeant et que gagner de l’argent sur vos sorties est possible, mais que cela va trĂšs probablement vous demander du temps, en plus d’un investissement financier initial non nĂ©gligeable.

Si vous ĂȘtes entrepreneurs et que vous cherchez le profit rapide et immĂ©diat, vous pourrez sans doute trouver d’autres crĂ©neaux avec un business model moins alĂ©atoire pour arriver Ă  vos fins.

Si vous vous sentez prĂȘt pour passer Ă  la suite, premier conseil de bon sens mais nĂ©anmoins toujours utile : si vous connaissez dans votre entourage des personnes qui sont insĂ©rĂ©es professionnellement dans l’Ă©conomie de la musique ou la gestion d’un label, n’hĂ©sitez pas Ă  aller les consulter et Ă  leur poser des questions avant de commencer, elles pourront vous faire profiter de leur expĂ©rience et vous parler des choses Ă  savoir et des piĂšges nombreux Ă  Ă©viter.

Les questions de la motivation et du rĂŽle du label Ă©tant dĂ©sormais rĂ©glĂ©es, il est temps d’entrer dans le vif du sujet.

L’importance du montage juridique

La question juridique a deux volets : quelle forme juridique convient le mieux Ă  la structure « maison de disques », puis une fois celle-ci montĂ©e, quels types de contrats signer et faire signer pour s’assurer une meilleure rentabilitĂ©.

Entreprise ou association ? Connaitre les particularitĂ©s de chaque option

Concernant la forme juridique Ă  choisir pour le label en lui-mĂȘme, 2 options se dĂ©gagent : l’entreprise ou l’association. Une structure associative de type loi 1901 Ă  « but non lucratif » peut rĂ©pondre Ă©ventuellement Ă  vos besoins.

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Il est bon de savoir qu’une association en loi 1901 ne collecte pas et ne facture pas de TVA (ce qui change un peu la donne pour la comptabilitĂ©), et comme son nom l’indique, elle ne permet pas de gĂ©nĂ©rer de revenus pour ses membres.

MĂȘme si vous possĂ©dez une sociĂ©tĂ© en parallĂšle qui vous permettrait de facturer l’association, si vous ĂȘtes Ă©galement membre dirigeant de cette association il est important de noter que les mouvements de capitaux dans un tel cas sont extrĂȘmement encadrĂ©s et qu’il vous sera plus compliquĂ© de rĂ©cupĂ©rer de l’argent par ce biais.

Si votre but est de gĂ©nĂ©rer des revenus par l’activitĂ© de votre label, le meilleur choix est de crĂ©er une sociĂ©tĂ©. Les musiciens indĂ©pendants pourront ĂȘtre tentĂ©s d’avoir recours Ă  un montage de type micro-entreprise, la crĂ©ation d’une sociĂ©tĂ© de ce genre Ă©tant pratiquement gratuite et relativement simple.

Cette option est Ă  Ă©viter toutefois et ce pour deux raisons principalement : la micro-entreprise ne collecte pas de TVA et elle ne peut par ailleurs en aucun cas employer une tierce personne, ne serait-ce que sous la forme d’un booking d’artiste pour une prestation ponctuelle (comme un enregistrement en studio par exemple).

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En effet, pour les intermittents du spectacle nombreux parmi les auteurs, compositeurs, musiciens et interprĂštes, ce type de booking ponctuel « Ă  la performance » prend en rĂ©alitĂ© en droit la forme d’un contrat de travail Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e, une chose que le micro-entrepreneur n’est pas autorisĂ© Ă  rĂ©aliser. Fort heureusement le droit commercial offre d’autres options.

L’exemple de la SAS

En fonction de vos besoins, les choix sont multiples pour crĂ©er votre sociĂ©tĂ© et trouver la forme juridique qui convient le mieux pour l’activitĂ© de votre label : il existe de nombreuses ressources en ligne dĂ©taillant les avantages et inconvĂ©nients de chaque type de sociĂ©tĂ© (EI, EURL, SARL, SA, SAS).

La SAS est une forme particuliĂšrement adaptĂ©e dont le montage mĂ©rite ici d’ĂȘtre dĂ©taillĂ©.

Elle connait en effet un rĂ©el engouement auprĂšs des entrepreneurs depuis quelques annĂ©es, car son montage « simplifiĂ© » (SAS veut dire SociĂ©tĂ© par Action SimplifiĂ©e), son apport en capital minimal pour dĂ©marrer (la loi ne fixe pas de montant minimum) et la souplesse de ses statuts peuvent permettre de se lancer rapidement et Ă  moindre frais.

Si vos statuts sont bien rĂ©digĂ©s – vous pouvez vous faire conseiller et accompagner dans vos dĂ©marches par un expert en crĂ©ation d’entreprise pour environ 500€ – ils vous permettront de donner Ă  l’entreprise un objet social qui couvrira non seulement votre activitĂ© principale de label, mais aussi une activitĂ© secondaire comme l’Ă©vĂšnementiel par exemple.

Ceci vous offrira ainsi plus de possibilitĂ©s de gĂ©nĂ©rer des sources de rĂ©munĂ©rations connexes et compatibles avec la tenue de votre comptabilitĂ©.

Quel que soit le modĂšle juridique que vous retiendrez, une fois la sociĂ©tĂ© crĂ©Ă©e l’essentiel de votre activitĂ© sera ensuite rĂ©gie par les contrats que vous signerez et ferez signer : voici quelques conseils pour bien prĂ©parer ce volet dĂ©cisif et bien border les documents contractuels que vous parapherez.

Production, licence ou distribution, Ă  chaque Ă©tape son contrat

Vous avez dĂ©posĂ© vos statuts, votre maison de disques figure dĂ©sormais au registre du commerce, le temps est enfin venu de produire de la musique et de trouver le meilleur moyen de la diffuser et de la vendre.

Si vous produisez votre musique vous-mĂȘmes pour la sortir directement sur votre label pas besoin de formalitĂ©s administratives particuliĂšres pour la production de vos Ɠuvres et le versement des royalties : Ă©tant votre propre patron tout ce qui contribue Ă  l’activitĂ© de la sociĂ©tĂ© est autorisĂ© comptablement et peut ĂȘtre facturĂ©, remboursĂ© sous forme de notes de de frais, payĂ© comme « royalty » ou dividende directement sur le compte de la sociĂ©tĂ©.

Poser la collaboration avec les artistes par contrat

Pour faire travailler des artistes il est nĂ©cessaire d’Ă©tablir avec eux des contrats pour bien fixer qui paie quoi d’une part, ainsi que les types de rĂ©munĂ©rations que le label accorde contre l’exploitation de la musique d’autre part.

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Si le label prend en charge les coĂ»ts de passage en studio, c’est un contrat de type « production » qui est Ă  privilĂ©gier, dans lequel est dĂ©taillĂ© ce que le label accepte de payer (coĂ»t du studio, prestations des musiciens, ingĂ© son, mixage, mastering), en contrepartie de quoi il est gĂ©nĂ©ralement propriĂ©taire des masters produits, ce qui coĂ»te plus cher mais peut ĂȘtre intĂ©ressant pour l’exploitation commerciale future desdits masters.

A l’heure du Home Studio et de l’autoproduction pour de trĂšs nombreux artistes indĂ©pendants (et parfois mĂȘme pour des artistes bien Ă©tablis), les contrats de production intĂ©grale se font plus rares et c’est bien souvent un contrat de licence qui est signĂ©.

Celui-ci accorde alors au label les droits d’exploitation commerciale des masters, gĂ©nĂ©ralement de façon exclusive pour une durĂ©e dĂ©terminĂ©e dans le temps, mais les masters sous contrat de licence n’appartiennent pas au label dans la durĂ©e.

Une fois la pĂ©riode d’exclusivitĂ© passĂ©e (celle-ci varie gĂ©nĂ©ralement de 3 Ă  5 ans, ce qui laisse quand mĂȘme beaucoup de temps pour rentabiliser) les artistes retrouvent la possibilitĂ© d’exploiter ces masters par eux-mĂȘmes, ou auprĂšs d’une autre maison de disques.

Quelles options pour le contrat de licence ?

Dans les faits, les contrats de licence actuels sont souvent des contrats un peu « hybrides » : les artistes produisent leurs Ɠuvres par leurs propres moyens et proposent aux labels des morceaux finalisĂ©s et mixĂ©s, prĂȘts Ă  passer en studio uniquement pour l’Ă©tape de mastering final, avant pressage ou sortie digitale.

Le label peut alors prendre en charge intĂ©gralement ce coĂ»t, qu’il pourra reporter dans les frais Ă  amortir avant de commencer Ă  rĂ©munĂ©rer les artistes sous forme de royalties des ventes du disque.

Dans ce cas, tout ceci devra apparaitre clairement dans le contrat de licence pour que l’artiste comprenne bien ce qui est payĂ© par le label et quand commence sa rĂ©munĂ©ration pour les crĂ©ations concernĂ©es par le contrat de licence.

Les frais de pressage de vinyles, de rĂ©alisation de CD, de promotion, d’artwork, peuvent Ă©galement ĂȘtre ajoutĂ©s aux frais Ă  amortir par le label avant que celui-ci ne reverse des royalties, auquel cas ces coĂ»ts devront Ă©galement ĂȘtre listĂ©s dans le contrat de licence Ă  faire signer aux artistes.

Concernant la rĂ©partition des royalties sur les ventes physiques, digitales et streaming ; elle est souvent de 50% pour le label et 50% pour les artistes, une fois les frais de production Ă©voquĂ©s plus hauts couverts par le produit des ventes.

Bien lire son contrat de distribution avant de signer

Vos contrats sont signĂ©s, vos masters rĂ©alisĂ©s, ça y est c’est le grand jour : la musique de votre label va pouvoir rencontrer son public, autrement dit son marchĂ© ! Se pose alors la question d’avoir recours ou non Ă  un distributeur et de comprendre en quoi consiste un contrat de distribution.

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Le distributeur se charge de promouvoir votre musique au sein de son rĂ©seau de magasins physiques ou en ligne et auprĂšs des diffĂ©rentes plateformes de streaming. Il connait les acteurs de ces rĂ©seaux, travaille rĂ©guliĂšrement avec eux et fait la promotion auprĂšs d’eux de tout son catalogue, dont vos sorties, s’il vous prend sous sa banniĂšre.

En Ă©change de ce travail qui peut s’avĂ©rer efficace et vous permettre d’attirer plus facilement l’intĂ©rĂȘt de grandes plateformes – ou de toucher davantage de magasins physiques que si vous les dĂ©marchez vous-mĂȘme – le distributeur va typiquement vous demander 2 choses : l’exclusivitĂ© sur la distribution de votre catalogue pour une durĂ©e dĂ©terminĂ©e, ainsi qu’un prix d’achat prĂ©fĂ©rentiel de votre « produit » musique sous toutes ses formes (digital, CD, vinyles, streaming).

Les distributeurs prennent en gĂ©nĂ©ral environ 50% des revenus de vos ventes digitales pour le travail qu’ils effectuent. Pour la partie physique (vinyle ou CD), ils proposent un prix plafond auquel ils achĂštent la musique, avant ensuite de la revendre Ă  divers magasins. I

l vous faudra donc sortir votre calculette pour vous assurer que l’offre du distributeur est viable pour vous : plus vos volumes de production seront importants, plus votre coĂ»t unitaire par article « physique » baissera et plus vous gagnerez sur vos marges.

Il faut nĂ©anmoins avoir la capacitĂ© d’Ă©couler ces volumes ce qui peut ĂȘtre plus ou moins difficile pour un nouveau label. Lisez donc bien le contrat de distribution qui vous sera proposĂ© et essayez de nĂ©gocier au plus juste avant de signer.

L’option de l’auto-distribution

Vous pouvez aussi faire le choix de vous auto-distribuer, des plateformes de services aux labels comme Tunecore ou Believe le permettent et certains labels indĂ©pendants obtiennent de bons rĂ©sultats par leurs propres moyens.

Il est important cependant de garder en tĂȘte que le travail Ă  fournir dans ce cas est consĂ©quent et chronophage : les magasins et plateformes Ă©tant extrĂȘmement sollicitĂ©s, attirer leur attention sur vos sorties si vous vous prĂ©sentez seuls face Ă  eux ne sera pas toujours chose aisĂ©e.

Si vous y parvenez nĂ©anmoins, vous vous passerez d’un intermĂ©diaire gourmand en pourcentage de royalties augmentant d’autant le produit de vos ventes.

Pour ĂȘtre complet sur la distribution en direct, un travail de fond sur la plateforme Bandcamp – qui est une marketplace plutĂŽt favorable aux artistes et label indĂ©pendants en termes de taux de prĂ©lĂšvements sur vos ventes – donne gĂ©nĂ©ralement de bons rĂ©sultats (certains distributeurs autorisent leurs labels et artistes Ă  exploiter leur Bandcamp en direct, pendant qu’ils gardent l’exclusivitĂ© sur tous les autres canaux de distribution).

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Sous contrat de distribution ou auto-distribuĂ©, voilĂ  votre label sur les bons rails pour viser la profitabilitĂ©, Ă  condition de bien comprendre comment monĂ©tiser au mieux vos activitĂ©s.

La monétisation de votre catalogue et de votre marque, sous toutes ses formes, comme clé de la rentabilité

Si vous avez lu entre les lignes, vous aurez compris dans les parties prĂ©cĂ©dentes qu’atteindre la rentabilitĂ© n’est pas chose aisĂ©e pour un jeune label indĂ©pendant, surtout avec ses premiĂšres sorties.

Il faut cependant dissocier les activitĂ©s permises par vos statuts et envisager la rentabilitĂ© poste par poste pour mieux apprĂ©hender les diffĂ©rentes façons de gagner rĂ©ellement de l’argent avec le fruit de vos efforts.

La vente de musique, une Ă©conomie complexe

La vente de musique en elle-mĂȘme offre plusieurs possibilitĂ©s de rĂ©munĂ©ration. La plus Ă©vidente, la plus directe pour un label est bien sĂ»r de commercialiser ses disques en physique ou sur les plateformes.

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Ici se trouve le cƓur de votre identitĂ© de marque, le moteur de votre activitĂ© Ă©galement, celle qui entraine toutes les autres et peut vous permettre de gĂ©nĂ©rer des bĂ©nĂ©fices consĂ©quents si vous rencontrez le succĂšs auprĂšs d’un large public.

Un tel succĂšs peut arriver vite, ou mettre plus longtemps Ă  se concrĂ©tiser, quoi qu’il en soit il existe des seuils d’Ă©coutes et de ventes en-dessous desquels votre activitĂ© sera difficilement viable Ă©conomiquement.

Le marchĂ© de la musique est aujourd’hui trĂšs fortement orientĂ© sur le digital, au sein duquel une place croissante est prise par le streaming (incluant Youtube) qui progresse fortement d’annĂ©e en annĂ©e.

Il est difficile de se rendre compte Ă  quel point il est compliquĂ© de se faire une place sur les plateformes d’Ă©coutes pour gĂ©nĂ©rer les centaines de milliers de streams (oui vous avez bien lu centaines de milliers) nĂ©cessaires pour commencer Ă  rĂ©ellement rembourser les frais engagĂ©s pour produire, distribuer et promouvoir votre musique.

Sur une plateforme comme Spotify, aprĂšs prĂ©lĂšvement de votre distributeur, votre label empochera entre 0.003 et 0.004 centimes par Ă©coute. Inutile d’avoir son Bac S pour comprendre qu’il faut engranger un nombre colossal d’Ă©coutes pour commencer Ă  gagner les centaines, voire les milliers, d’euros que vous aurez avancĂ© en amont pour la production de votre disque et ce bien avant la moindre Ă©coute payante.

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Le tĂ©lĂ©chargement de titres et d’album paie mieux, avec quelques dizaines de centimes d’euros reversĂ©s Ă  la maison de disque pour chaque titre tĂ©lĂ©chargĂ© (entre 0.2 et 0.4 euros selon les plateformes si vous travaillez avec un distributeur).

Pour la vente physique, il est difficile de donner des chiffres car ce que vous toucherez varie fortement selon le nombre de piĂšces produites et selon vos ventes, en direct ou via votre distributeur.

La vente de supports physiques permet d’encaisser davantage d’argent sur chaque vente, mais vos coĂ»ts de production Ă©tant aussi plus consĂ©quents, il vous faudra au global faire d’autant plus de chiffre d’affaires pour commencer Ă  couvrir le pressage de vos vinyles ou la rĂ©alisation de vos CD.

La musique Ă  l’image, une niche fructueuse mais concurrentielle

La vente de musique Ă  l’image (publicitĂ©, sĂ©ries, films) peut s’avĂ©rer ĂȘtre une source intĂ©ressante de revenus (ce qui est couramment appelĂ© les « utilisations secondaires »). Beaucoup de labels tentent de rentrer sur ce crĂ©neau, concurrentiel, qu’il peut ĂȘtre intĂ©ressant d’exploiter Ă©conomiquement.

Soyez conscients qu’il vous faudra probablement beaucoup dĂ©marcher avant de concrĂ©tiser le placement d’un de vos titres dans un spot de pub ou dans une sĂ©rie, mais le contrat pourra alors se nĂ©gocier Ă  hauteur de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’euros, selon l’exploitation envisagĂ©e.

Merchandising, Ă©vĂšnementiel : des solutions efficaces pour monĂ©tiser sa marque

Il est temps avant de conclure de prodiguer un dernier conseil : pour complĂ©ter les revenus de vos ventes, la monĂ©tisation sur votre marque est l’astuce qui peut vous amener vers la profitabilitĂ©.

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La vente de produits dĂ©rivĂ©s sous forme de merchandising siglĂ© Ă  l’image de votre label (logo, ou pochette d’un album) est en effet un business Ă  exploiter !

Votre public paiera aisĂ©ment 20€ (lors d’un concert, ou sur votre site) pour ce beau T-Shirt ou cette jolie casquette que vous avez fait fabriquer pour vos nouveaux fans (et pour gĂ©nĂ©ralement la moitiĂ© de cette somme en coĂ»t de revient unitaire). Ecoulez-en suffisamment et vous obtiendrez rapidement un complĂ©ment de revenus plus qu’intĂ©ressant.

Votre marque peut aussi se dĂ©cliner sous forme d’Ă©vĂšnements que vous organisez : des « Label Night » avec prestations live de vos artistes, dans une salle de concert ou un club de votre connaissance.

Une fois les artistes et la promo payĂ©s, les deals proposĂ©s avec les lieux permettent gĂ©nĂ©ralement de tirer de beaux bĂ©nĂ©fices de la soirĂ©e, Ă  condition bien sĂ»r que celle-ci soit un succĂšs !

Il ne reste plus qu’Ă  vous lancer…

Pour conclure et rĂ©capituler, la crĂ©ation de votre label est un rĂȘve qui peut devenir rĂ©alitĂ© Ă  condition de bien comprendre vos motivations Ă  dĂ©velopper ce projet et d’ĂȘtre prĂȘt Ă  y consacrer suffisamment de ressources en capital, en Ă©nergie et en temps.

Une fois la forme juridique de votre structure choisie, il sera important de bien fixer contractuellement la relation avec vos artistes et partenaires. Vous pourrez ainsi mettre les premiĂšres sorties de votre label Ă  l’Ă©preuve du marchĂ© de la musique et de ses seuils de rentabilitĂ© parfois trĂšs serrĂ©s.

Vous n’oublierez pas de dĂ©velopper des projets connexes pour gonfler votre chiffre d’affaires et ainsi inscrire le nom de votre maison de disque dans la longĂ©vitĂ© et la prospĂ©ritĂ©. Premiers pas pour un jour, peut-ĂȘtre, le faire entrer dans la postĂ©ritĂ© des grands labels dont l’histoire de la musique est peuplĂ©e !

Les grandes problĂ©matiques du montage de votre label dĂ©sormais dĂ©gagĂ©es, se posent alors les questions du booking des artistes, de la promotion de vos sorties ou des subventions Ă  demander afin de pĂ©renniser vos activitĂ©s.

Pour apporter des rĂ©ponses et continuer d’avancer dans votre projet, la lecture du blog de Marketing Musical est lĂ  pour vous aider !











CrĂ©er Son Label De Musique En 12 Étapes | iMusician



Créer son label de musique en 12 étapes

  • 26 aoĂ»t 2021, jeudi
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Créer son label de musique en 12 étapes

Le renforcement de la dĂ©mocratie dans l'industrie musicale a ouvert aux labels et aux artistes indĂ©pendants des possibilitĂ©s jusqu'alors intouchables. Les outils des crĂ©ateur·trice·s ont renforcĂ© le pouvoir commercial des musicien·ne·s en leur permettant de masteriser, monĂ©tiserdistribuer et promouvoir eux-mĂȘmes leur musique. Les artistes ayant un plus grand contrĂŽle sur leurs sorties, les labels indĂ©pendants changent leur rĂŽle dans l'industrie musicale et dĂ©fendent les artistes qui cherchent plus qu'un·e manager pour leur carriĂšre musicale.

Alors que les majors commencent Ă  voir leur part de marchĂ© diminuer, les labels indĂ©pendants surclassent collectivement des entreprises telles qu'Universal Music. Le dĂ©clin des mĂ©ga-succĂšs et la montĂ©e en puissance de la musique indĂ©pendante sur les plateformes de streaming (les artistes indĂ©pendant·e·s ont Ă©tĂ© tĂ©lĂ©chargĂ© 8 fois plus sur Spotify que les trois majors rĂ©unies) ne sont que deux des nombreux facteurs qui expliquent la rĂ©duction du pouvoir des majors - et dans cette tendance, la montĂ©e en puissance des labels indĂ©pendants.

Plus que jamais, créer un label est un objectif réalisable (et potentiellement rentable). Ce guide vous explique comment créer votre propre label musical, de l'étude de marché aux conseils juridiques pour établir des contrats avec vos artistes. Plongez dans ces 12 étapes pour lancer, et réussir, un label de musique.

12 étapes pour créer un label

Vous pouvez ĂȘtre un·e artiste indĂ©pendant·e qui veut sortir sa propre musique sous le nom de son tout nouveau label ou simplement crĂ©er une communautĂ© d'ami·e·s oĂč vous distribuez leur musique. Vous pouvez aussi ĂȘtre la ou le producteur·trice qui a enregistrĂ© et mixĂ© ce chef-d'Ɠuvre et qui veut le diffuser au monde entier sous votre nom. Dans toutes ces situations, voici ce que vous devez faire :

Comprendre le rĂŽle d'un label et de son ou sa gĂ©rant·e.

Personnes en gris avec fond noir

L'universitĂ© Berklee dĂ©finit le label manager comme « un gestionnaire de projet de haut niveau d'une maison de disques qui coordonne les activitĂ©s des dĂ©partements et des individus afin de guider un projet musical depuis le stade de la planification jusqu'au marchĂ©. Pour chaque sortie, les responsables de label crĂ©ent et mettent en Ɠuvre un calendrier et un budget globaux. Tandis que les employĂ©s spĂ©cialisĂ©s du label se concentrent sur leurs objectifs et leurs tĂąches individuels - la crĂ©ation de la pochette de l'album, par exemple, ou la planification d'une tournĂ©e de presse - le ou la directeur·trice du label a toujours Ă  l'esprit une vue d'ensemble : crĂ©er un produit solide et Ă©conomique qui reprĂ©sente bien le label et qui sort Ă  temps. »

La gestion de projet est un point commun Ă  tous les responsables de label, mais les tĂąches quotidiennes du poste diffĂšrent grandement en fonction de la taille du label en question. Les responsables de petits labels indĂ©pendants peuvent ĂȘtre directement impliquĂ©s dans presque tous les aspects des sorties du label, notamment le marketing, la promotion, la publicitĂ©, la distribution, le merchandising, les licences, la gestion des mĂ©dias sociaux, l'organisation des tournĂ©es, etc.

différents rÎles d'un label indépendant

Avant de plonger dans le guide, voici quelques questions que vous pouvez vous poser avant de créer votre propre label :

  • Comprenez-vous le rĂŽle d'un label de disques ?
  • Quelle est votre motivation, qu'espĂ©rez-vous rĂ©aliser ?
  • Voulez-vous faire des sorties uniquement physiques (conformĂ©ment Ă  la tendance actuelle du vinyle), des sorties physiques et digitales, ou uniquement digitales ?
  • Avez-vous une connaissance de base des contrats les plus importants dans l'industrie de la musique, et avez-vous des connaissances en matiĂšre de commerce de la musique ?
  • Êtes-vous prĂȘt Ă  vous engager dans l'administration, la comptabilitĂ©, le temps et l'argent que vous devrez consacrer Ă  ce projet ?

Déterminer le genre et l'esthétique de son label

Label Guide EN Genre Aesthetic

La premiĂšre Ă©tape consiste peut-ĂȘtre Ă  dĂ©finir le type de musique que vous faites. MĂȘme si c'est cool de dĂ©fier les genres et de faire son propre truc, Ă©tiqueter sa musique aidera les gens Ă  la trouver et Ă  l'identifier. Il y a tellement de genres et de sous-genres, alors commencez par le plus gros puis le plus petit.

Commencez par dĂ©terminer le type de musique que vous faites et, une fois que vous l'avez dĂ©terminĂ©, rĂ©duisez-le au type de musique le plus spĂ©cifique. Ou peut-ĂȘtre ĂȘtes-vous un·e musicien·ne multigenre, auquel cas, faites-vous plaisir ! En mĂȘme temps, vous ne voulez pas essayer de couvrir tous les domaines possibles, alors rĂ©flĂ©chissez Ă  ce qui rend votre musique unique, ou envisagez de crĂ©er votre propre label hybride.

C'est pourquoi, une fois que vous avez identifié votre son, il est temps de passer à votre public cible. Cela signifie qu'il faut rechercher la musique qu'ils écoutent et découvrir comment ils la découvrent.

Étude de marchĂ©

Il est extrĂȘmement important de dĂ©cider Ă  l'avance quel sera l'argument de vente unique de votre label. Les labels indĂ©pendants qui ont le plus de succĂšs ont le doigt sur le pouls de leur scĂšne musicale locale. Ils savent quel genre ils veulent reprĂ©senter et quels sont les groupes qui suscitent l'intĂ©rĂȘt des gens.

Vous devriez dĂ©jĂ  connaĂźtre un peu la scĂšne musicale locale si vous envisagez de crĂ©er un label. Cependant, il est toujours possible de renforcer vos relations. Vous devez ĂȘtre sĂ»r de pouvoir repĂ©rer les nouveaux talents avant les autres !

C'est une bonne idée pour un nouveau label indépendant de faire une compilation pour ses premiers artistes. Quel que soit le format, cela permet de promouvoir votre esthétique et de mettre en valeur les groupes avec lesquels vous travaillez. Cela permet également d'éviter qu'un seul groupe ne vous rapporte de l'argent. Les compilations peuvent révéler quels groupes et quelles chansons suscitent la meilleure réaction du public, ce qui est utile pour vos stratégies et vos choix de sortie futurs. Les groupes peuvent vendre leur propre musique et la compilation du label cÎte à cÎte lors des concerts. Si vous participez à une compilation avec d'autres groupes ou d'autres labels que le vÎtre, veillez à accorder une licence correcte à ces chansons.

Construire son roster (les membres, groupes et ou artistes du label)

La tentation de tout label indĂ©pendant pourrait ĂȘtre de signer tous vos ami·e·s qui ont Ă©tĂ© sous-estimĂ©·e·s pendant si longtemps. Vous pouvez bien sĂ»r le faire, mais cela ne vous rapportera probablement pas beaucoup d'argent ni de respect Ă  long terme. Il s'agit d'un business, et vous devez ĂȘtre assez dur·e Ă  ce sujet. Cela ne veut pas dire que vous ne devez pas soutenir les groupes auxquels vous croyez, et bien sĂ»r, c'est peut-ĂȘtre la raison pour laquelle vous avez crĂ©Ă© ce label ! Il s'agit simplement d'essayer d'ĂȘtre aussi rĂ©aliste et aussi cohĂ©rent·e artistiquement que possible.

BBC 6 dĂ©clare dans ses informations sur la crĂ©ation de votre propre label : « L'idĂ©al est d'arriver Ă  un endroit oĂč les gens peuvent prendre l'une de vos sorties et savoir qu'ils auront la garantie d'un disque de qualitĂ© supĂ©rieure dans leur genre prĂ©fĂ©rĂ© ».

Ce type de « marque » vous permettra de gagner des galons dans l'industrie musicale. Les labels indĂ©pendants qui rĂ©ussissent ont gagnĂ© la confiance de leurs partenaires et de leurs groupes. C'est un effet boule de neige. DĂšs que le public et les groupes ont le moindre soupçon de la qualitĂ© et de l'originalitĂ© de vos sorties, ils seront d'autant plus enclins Ă  vous soutenir. DĂ©finissez votre esthĂ©tique, et respectez-la.

Assurez-vous que votre prĂ©sentation et votre comportement sont bons. Les labels indĂ©pendants ne peuvent pas rivaliser avec les majors en termes d'avances et de ventes de CD. Pour compenser cela, vous devez ĂȘtre en mesure d'offrir une bonne rĂ©putation, une bonne esthĂ©tique et de nombreuses opportunitĂ©s pour le type de groupes Ă©mergents vraiment bons que vous voulez signer. Vous pouvez y parvenir en Ă©tablissant des liens solides avec des agences de rĂ©servation, des studios, des producteur·trice·s, des promoteurs et des journalistes musicaux, voire en employant des personnes aux compĂ©tences pluridisciplinaires pour travailler spĂ©cifiquement avec votre label.

Il arrive que les labels indĂ©pendants publient les premiers travaux d'un groupe avant de vendre le contrat Ă  un grand label. MĂȘme si cela n'arrive pas souvent, vous devez vous y prĂ©parer. Ne basez pas votre liste sur un groupe qui partira ensuite, vous laissant plus riche mais sans intĂ©rĂȘt. Vous devez avoir plusieurs groupes en mĂȘme temps pour que le cycle de vos sorties et de vos choix d'avant-garde se poursuive.

Enregistrement et statut juridique

Label Guide EN Legal

Les premiĂšres Ă©tapes sont essentiellement pratiques. Vous devez crĂ©er votre label en tant qu'entreprise, ce qui signifie enregistrer et remplir des dĂ©clarations fiscales annuelles. Il est conseillĂ© de travailler avec un·e comptable qui pourra vous conseiller dĂšs le dĂ©part sur la maniĂšre de suivre vos dĂ©penses et vos revenus, de sorte qu'au moment de faire votre dĂ©claration d'impĂŽts (ou que le comptable la fasse), tout sera en ordre.

Vous aurez besoin d'un investissement ou d'une autre forme de revenu pour vous aider, car un label de disques est comme n'importe quelle autre startup - il ne vous rapportera pas nĂ©cessairement de bĂ©nĂ©fices, surtout au dĂ©but. Le montant du financement dont vous avez besoin dĂ©pend de votre degrĂ© d'ambition. De nombreux labels indĂ©pendants aujourd'hui cĂ©lĂšbres n'ont pas dĂ©marrĂ© avec un bon business plan ou un investissement particuliĂšrement important. Il est possible de n'imprimer qu'un seul lot de l'album de votre groupe inconnu prĂ©fĂ©rĂ©, ou mĂȘme de le sortir en version numĂ©rique, et de voir ce qui se passe ensuite !

Il y a cependant des coĂ»ts inĂ©vitables. Il s'agit notamment des frais juridiques et comptables, de la conception du logo, d'Internet, du tĂ©lĂ©phone, des locaux et des produits physiques. Vous pouvez choisir les domaines dans lesquels vous voulez Ă©conomiser de l'argent (en utilisant par exemple votre maison comme bureau ou en ne produisant que des versions numĂ©riques au dĂ©but), mais vous ne pouvez probablement pas faire d'Ă©conomies sur tout. Plus tĂŽt vous crĂ©ez votre label en tant qu'entreprise avec des contrats officiels, du temps de studio, un·e producteur·trice de confiance, des stratĂ©gies de marketing et de sortie, des licences, des droits d'auteur et des accords de synchronisation, etc., plus il vous sera facile de suivre tout cela et de vous assurer que vous ne perdez pas le contrĂŽle.

Développez votre présence en ligne

Label Guide EN Online Presence

Avez-vous dĂ©jĂ  entendu « si ce n'est pas en ligne, cela n'a pas eu lieu » ? Les rĂ©seaux sociaux sont devenus aussi influents que votre campagne de relations publiques et votre public essaiera de vous trouver en ligne - alors pourquoi ne pas Ă©tablir une prĂ©sence sociale convaincante ?

Tout d'abord, il est important de trouver un point central : oĂč ĂȘtes-vous le·la mieux reprĂ©sentĂ©·e ? Ce sera le point d'entrĂ©e oĂč vos fans potentiels pourront vous trouver. CrĂ©ez une hiĂ©rarchie basĂ©e sur la chaĂźne en ligne oĂč vous avez dĂ©jĂ  un public ou que vous mettez Ă  jour rĂ©guliĂšrement - il peut s'agir de votre Bandcamp, de votre Instagram ou mĂȘme de votre compte Twitter. À partir de votre point d'entrĂ©e, il est important de relier vos autres chaĂźnes oĂč les fans peuvent Ă©couter vos artistes.

Spotify, Deezer et d'autres plateformes de streaming qui offrent la possibilitĂ© de crĂ©er des playlists sont un excellent moyen de prĂ©senter votre travail et de vendre des produits dĂ©rivĂ©s. YouTube est essentiel pour stimuler votre rĂ©fĂ©rencement et afficher les clips vidĂ©o de vos artistes. Instagram est idĂ©al pour partager votre contenu avec vos artistes, taguer et ĂȘtre taguĂ©·e, montrer les coulisses de votre travail, etc.

Les contrats avec vos artistes

Label Guide EN Artist Contract

Une fois que vous avez choisi vos groupes, comment officialiser votre collaboration ? À moins que l'un des membres de votre Ă©quipe ne soit un·e avocat·e spĂ©cialisĂ©·e dans le droit de la musique ou un expert dans ce domaine, vous devez faire appel Ă  un·e avocat·e pour Ă©tablir vos contrats les plus importants.

Les labels prennent souvent en charge un grand nombre des responsabilitĂ©s qui incombent aux musicien·ne·s indĂ©pendant·e·s. La plupart des contrats confient au label la responsabilitĂ© du marketing, de la fabrication et de la distribution. Le groupe ne reçoit souvent aucun paiement tant que le label n'a pas rĂ©cupĂ©rĂ© l'argent qu'il a investi (bien que vous deviez verser des redevances mĂ©caniques Ă  l'auteur-compositeur, ou accepter un partage des bĂ©nĂ©fices nets).

Choisissez une période de temps pour votre contrat. Couvre-t-il la sortie d'un album qui a déjà été enregistré ? L'enregistrement et la sortie d'un nouvel album ? Ou plusieurs albums au cours des prochaines années ?

Organisez les détails des droits de licence - quel pourcentage des redevances et des ventes le label recevra-t-il en retour de son investissement dans le groupe ? Combien de temps durera l'accord ? Quel serait le prix à payer pour vendre le groupe à un plus grand label ?

La bonne nouvelle est que de nombreux labels indépendants travaillent désormais avec des distributeurs comme iMusician pour les aider dans leurs sorties administratives et digitales. Bien que les distributeurs n'organisent pas les contrats d'enregistrement, ils peuvent souvent vous aider à gérer les redevances, les droits d'auteur et les accords de synchronisation pour les artistes de votre label.

Sociétés de gestion collective

Afin de percevoir les redevances mĂ©caniques et d'Ă©dition d'un groupe, un label doit accorder une licence pour les droits d'Ă©dition de ses artistes. Cette dĂ©marche est assez courante de nos jours et fait gĂ©nĂ©ralement partie de votre contrat avec le groupe. Vous devez ensuite enregistrer le label auprĂšs de la sociĂ©tĂ© de perception applicable dans le pays concernĂ©. En France, il s'agit de s'inscrire auprĂšs de la SACEM et SDRM, en Allemagne auprĂšs de GEMA. En Allemagne, vous avez Ă©galement besoin d'un code de label (LC suivi de 5 chiffres) disponible auprĂšs de la GVL (sociĂ©tĂ© de gestion collective) et nĂ©cessaire Ă  l'identification des formats de musique physique. Les sorties physiques nĂ©cessitent des codes-barres et des codes ISRC.

Ces codes permettent aux artistes et aux labels de recevoir un paiement lorsque leur musique est jouée et vendue.

L'organisation de cette partie de l'administration de votre label dĂ©pend beaucoup de l'endroit oĂč vous ĂȘtes basĂ©, de l'origine de vos groupes et de l'endroit oĂč vous souhaitez distribuer vos sorties. Vous devez consulter des conseillers expĂ©rimentĂ©s ou des avocats spĂ©cialisĂ©s dans le droit de la musique dans votre rĂ©gion pour obtenir plus de dĂ©tails, mais l'enregistrement d'un label auprĂšs d'une sociĂ©tĂ© de gestion collective est une Ă©tape cruciale du processus.

DĂ©finissez votre budget

Label Guide EN Budget

Jusqu'Ă  prĂ©sent, nous avons abordĂ© les premiĂšres Ă©tapes de la crĂ©ation d'un label, notamment en rĂ©flĂ©chissant de maniĂšre rĂ©aliste Ă  vos objectifs et en expliquant certaines des tĂąches administratives et la constitution minutieuse d'une Ă©quipe dont vous avez besoin pour dĂ©marrer. Nous avons Ă©galement montrĂ© qu'il est important de connaĂźtre la scĂšne musicale locale et de choisir les meilleurs groupes pour votre label. Dans ce troisiĂšme et dernier blog, il est temps de s'intĂ©resser Ă  l'enregistrement lui-mĂȘme ! Comment travailler avec les groupes, les studios et les producteurs pour rĂ©aliser les disques que vous voulez sortir ?

Vous devez fixer un budget pour le montant que vous pouvez investir dans un album, et essayer de le respecter. Les dĂ©cisions relatives Ă  l'enregistrement, au mixage, au mastering, Ă  la promotion et Ă  la sortie de la musique auront toutes une incidence sur le montant que vous dĂ©penserez. Parlez Ă  d'autres labels ou groupes locaux pour dĂ©terminer le montant que vous pouvez vous permettre d'investir et le bĂ©nĂ©fice que vous espĂ©rez rĂ©aliser. Selon cet article sur la crĂ©ation de votre propre label indĂ©pendant, « la plupart des petits labels indĂ©pendants vendent environ 500 Ă  1500 exemplaires de leurs premiĂšres sorties, voire tout le temps, alors modĂ©rez votre optimisme et soyez rĂ©aliste lorsque vous calculez vos chiffres ». Vous pouvez faire les choses relativement « bon marchĂ© » ou non, en fonction de vos choix dans les domaines suivants :

Enregistrement Studio ou DIY ?

L'approche DIY est trĂšs populaire parmi les musicien·ne·s de nos jours, et peut souvent produire des rĂ©sultats Ă©tonnants, en particulier dans des genres musicaux comme le folk, le rock garage et le punk, et la musique expĂ©rimentale. En outre, il peut s'agir d'un bon moyen pour les labels indĂ©pendants de se lancer - vous pouvez offrir Ă  un groupe de la visibilitĂ©, de l'aide pour sa sortie et le soutien de votre nom, sans avoir Ă  investir dans ses coĂ»ts d'enregistrement. Cependant, si le groupe avec lequel vous travaillez sur votre label souhaite utiliser des enregistrements maison, vous devez Ă©galement vous assurer qu'un certain niveau professionnel a Ă©tĂ© atteint et que les enregistrements sont mixĂ©s et masterisĂ©s de maniĂšre Ă  convenir au format sur lequel vous rĂ©alisez la sortie.

Vous pouvez aussi travailler avec un studio local particulier, afin d'aider les musicien·ne·s qui ne savent pas comment faire leurs propres enregistrements. Il est essentiel de faire des recherches pour savoir oĂč vous ou un·e producteur·trice pouvez crĂ©er le type de son que vous souhaitez diffuser. Combien pouvez-vous vous permettre de payer pour du temps de studio ou l'aide d'un·e producteur·trice ? Comme d'habitude, il est trĂšs utile d'avoir des ami·e·s, des contacts ou des relations dans le secteur qui peuvent vous conseiller ou vous aider Ă  obtenir de bonnes affaires dĂšs le dĂ©part. Si vous travaillez de cette maniĂšre, vous pouvez en thĂ©orie avoir plus d'influence sur le son de l'album. EspĂ©rons que vos points de vue et ceux du groupe ne diffĂšrent pas trop Ă  ce sujet ! Vous pouvez Ă©galement investir dans tout ou partie des coĂ»ts d'enregistrement et convenir dans le contrat du groupe qu'il ne sera pas payĂ© tant que ces coĂ»ts ne seront pas couverts.

Production

Un·e producteur·trice de disques est la personne qui travaille en Ă©troite collaboration avec un groupe pour enregistrer un disque. Il·elle peut avoir une influence crĂ©ative tout en travaillant sur l'enregistrement, le mixage et le mastering. Si vous choisissez de travailler avec un·e producteur·trice, vous devez Ă©tablir un contrat distinct avec lui·elle. Celui-ci ou celle dĂ©terminera s'il·elle recevra une avance ou non, et quelle part des redevances de l'artiste ou du label il·elle recevra pour le travail effectuĂ©. Le terme « bedroom producer » est devenu populaire de nos jours en raison du grand nombre de musicien·ne·s qui sont heureux·ses d'ĂȘtre leur propre producteur·trice. Cependant, le rĂŽle du producteur ou de la productrice n'est en aucun cas devenu obsolĂšte. Pour un exemple de producteur lĂ©gendaire dont les techniques d'enregistrement et la philosophie ont Ă©tĂ© cruciales pour les groupes avec lesquels il a travaillĂ©, consultez notre prĂ©cĂ©dent billet sur la lettre de Steve Albini Ă  Nirvana.

Mastering

En ce qui concerne le budget, le type de mastering que vous choisissez peut avoir un impact, que vous le fassiez en studio ou en ligne. Il s'agit de l'Ă©tape finale de la production et d'une Ă©tape cruciale avant l'envoi de vos pistes pour la distribution. Les deux options vous permettront d'obtenir un son professionnel, soignĂ© et Ă©quilibrĂ©.

Pour une fraction du coĂ»t du mastering studio, le mastering instantanĂ©e utilise l'intelligence artificielle pour analyser vos pistes et effectuer des ajustements qui imitent les processus utilisĂ©s par les ingĂ©nieurs en studio afin de garantir que vos pistes soient impeccables et prĂȘtes Ă  ĂȘtre diffusĂ©es en moins de 10 minutes. En tant que label, vous pouvez gagner du temps en fournissant simplement la musique et en obtenant des rĂ©sultats instantanĂ©s et de haute qualitĂ© Ă  faible coĂ»t.

Le mastering en studio, quant Ă  lui, utilise des Ă©quipements analogiques et numĂ©riques pour garantir un son cohĂ©rent sur toutes les pistes, qui sont masterisĂ©es individuellement par des ingĂ©nieurs de studio. Vous pouvez vĂ©rifier comment le processus fonctionne avec JP Masters, le partenaire d'iMusician qui a plus de 25 ans d'expĂ©rience et est l'un des noms les plus fiables dans le domaine aujourd'hui.

Distribuer ses artistes

Label Guide EN Distributor

Les distributeurs font un pas en avant vers l'autonomisation commerciale des labels. Il y a plusieurs choix possibles et cela peut demander un peu de recherche pour trouver la meilleure solution pour vous - en tant que label, il est important de trouver des solutions qui vous feront gagner du temps et vous aideront Ă  tout garder en un seul endroit.

iMusician propose un plan unique, Pro Unlimited, qui vous permet de distribuer un nombre illimité de musique pour un nombre illimité d'artistes sans aucun coût supplémentaire - et tous les revenus et redevances vous reviennent directement. Vous avez également accÚs à des rapports et à des analyses approfondies - graphiques de tendance quotidiens ; streams, téléchargements, aperçu des ventes sur YouTube, et plus encore.

Lisez ici tout ce que vous devez savoir sur la vente de votre musique en ligne.

Avant de distribuer votre musique, vous devrez vous assurer que vos artistes vous fournissent des illustrations de haute qualitĂ© et vous informent de tous les contributeurs de chaque titre :

Pochette (Artwork)

Assurez-vous que vous ou l'artiste avez organisĂ© la maquette de l'album bien Ă  l'avance. Cela permet non seulement de respecter le calendrier de production (comme indiquĂ© ci-dessus), mais aussi d'Ă©tablir des liens visuels entre la pochette du disque et vos stratĂ©gies de promotion. Plus les gens voient une image, un jeu de couleurs ou un type de police, plus ils se familiarisent avec l'esthĂ©tique du groupe, de l'album et du label. De nombreux labels Ă  succĂšs crĂ©ent une identitĂ© visuelle trĂšs cohĂ©rente, avec des Ă©lĂ©ments rĂ©currents. C'est souvent le cas dans le domaine de la musique Ă©lectronique, avec des exemples comme New Kanada et Steyoyoke, mais il existe des exemples dans tous les genres, notamment le catalogue folk problĂ©matique de Woodland Recordings.

Métadonnées

Tout produit physique destinĂ© Ă  ĂȘtre vendu doit ĂȘtre enregistrĂ© correctement (auprĂšs de la SACEM/SDRM en France, de la GEMA en Allemagne, ou de la PPL au Royaume-Uni). Pendant le processus de mastering, vous devez vous assurer que les pistes comportent les mĂ©tadonnĂ©es nĂ©cessaires, comme les coordonnĂ©es de l'artiste, le nom de l'album, etc. Pour plus d'informations, consultez notre prĂ©cĂ©dent blog sur les mĂ©tadonnĂ©es !

Distribution

Prenez contact avec les disquaires indépendants locaux et voyez si vous pouvez négocier avec eux une distribution physique. Vous devrez vous faire un nom, et les convaincre que votre musique est le genre de choses qu'ils veulent vendre dans leur magasin. Utilisez un distributeur digital comme iMusician pour organiser vos ventes numériques. Nous écrirons d'autres blogs à l'avenir sur ce sujet !

Stratégie de sortie

Label Guide EN Release Strategy

De nombreux labels indĂ©pendants prĂ©fĂšrent consacrer leur argent Ă  la promotion plutĂŽt qu'aux avances. Le label et l'artiste courent ainsi moins de risques, car il n'y a pas d'Ă©normes dettes imminentes de part et d'autre. En outre, cela augmente les chances de faire connaĂźtre le label et l'artiste. De nombreux artistes et labels indĂ©pendants font appel Ă  un plugger radio professionnel ou Ă  une sociĂ©tĂ© de relations publiques (RP) pour les aider, car ces personnes peuvent parfois vous donner l'impulsion supplĂ©mentaire dont vous avez besoin pour vous faire connaĂźtre des stations de radio et des publications indĂ©pendantes grand public. Si vous prĂ©fĂ©rez le faire vous-mĂȘme, consultez nos conseils sur la façon d'obtenir une couverture Ă©ditoriale.

Veillez Ă  bien choisir le moment de la diffusion. Le produit doit ĂȘtre prĂȘt au moins trois mois avant sa sortie. Vous pourrez alors envoyer un lien SoundCloud privĂ© (les CDs dĂ©mo ne sont plus vraiment utilisĂ©s) Ă  autant de contacts presse que possible. De nos jours, il est Ă©galement courant de prĂ©-publier une version digitale d'un single avant la sortie de l'album, ou d'offrir une copie numĂ©rique gratuite d'un single aux personnes qui prĂ©commandent l'album.

La promotion qui précÚde la sortie de l'album nécessite des compétences en marketing Internet. Veillez à ce qu'une personne travaillant pour votre label soit en mesure de tout mettre en place pour les précommandes, les vidéos promotionnelles, les photos, les téléchargements, etc. afin que vous puissiez non seulement vous adresser aux autres agences de presse, mais aussi attirer constamment l'attention des fans sur votre label et créer votre propre engouement pour la sortie de l'album !

Promouvoir ses artistes

Label Guide EN Artist Promotion

OĂč et comment promouvoir vos artistes ? Il existe de nombreux choix qui vous feront perdre beaucoup de temps lorsqu'il s'agira de promouvoir vos artistes et la marque de votre label. Vous pouvez consulter notre guide dĂ©diĂ© sur la façon de promouvoir votre musique en 2021 et le lire ci-dessous.

Site Internet et SEO

En tant que label, il est important de rĂ©fĂ©rencer vos artistes et vos sorties sur un site web. Votre site Web crĂ©e une autre avenue pour la promotion de la musique, vous permet de crĂ©er/Ă©crire votre propre blog et permet aux fans de s'inscrire Ă  une newsletter oĂč vous pouvez annoncer les nouvelles sorties, les produits dĂ©rivĂ©s, les dates de tournĂ©e et plus encore Ă  vos fans les plus dĂ©vouĂ©s. Un nouveau site Web peut prendre du temps pour atteindre un nombre raisonnable de personnes, il est donc important de travailler sur votre rĂ©fĂ©rencement pour ĂȘtre sĂ»r de cibler le bon public intĂ©ressĂ© par vos produits et vos artistes.

Presse et radio

Une bonne campagne de relations publiques parallĂšlement Ă  la distribution de votre prochain album peut vraiment faire passer votre artiste Ă  l'Ă©tape suivante et l'aider Ă  atteindre de nouveaux·elles fans. Un·e agent de relations publiques peut ĂȘtre coĂ»teux pour un nouveau label. Vous pouvez donc ĂȘtre votre propre agent en contactant des webzines, des magazines et des blogs afin d'obtenir des articles, des critiques (chroniques) et des interviews pour vos artistes. La presse peut ĂȘtre numĂ©rique ou physique - le magazine papier pas si vieux que ça avec votre artiste en couverture a encore beaucoup de valeur.

Au fur et Ă  mesure, vous pouvez contacter des producteurs ou des stations de radio qui sont intĂ©ressĂ©s par les genres de vos artistes. Un·e producteur·trice radio peut exiger un budget Ă©norme pour un petit label indĂ©pendant, vous pouvez donc faire le travail par vous-mĂȘme. Ils demanderont souvent vos fichiers MP3 ou WAV avec toutes les mĂ©tadonnĂ©es dĂ©jĂ  incluses, ce que vous pouvez facilement faire avec un outil en ligne gratuit tel que MP3tag.

Publicités Spotify et Deezer

C'est peut-ĂȘtre nouveau pour vous, mais Deezer et Spotify offrent Ă  toute marque ou entreprise la possibilitĂ© de faire de la publicitĂ© sur leur plateforme. En tant que label ou artiste (Ă  condition d'avoir un numĂ©ro de TVA et un minimum de 250 €), vous pouvez diffuser une publicitĂ© Spotify pour promouvoir votre nouvelle sortie auprĂšs de la communautĂ© des abonnĂ©·e·s freemium. Deezer vous offre la possibilitĂ© de promouvoir un titre ou une playlist de la mĂȘme maniĂšre, avec des restrictions moindres.

Publicités sur les réseaux sociaux

Facebook, Instagram, TikTok ou mĂȘme Twitter sont importants en tant que label pour promouvoir vos artistes. Vous pouvez publier les nouvelles playlists sur lesquelles ils figurent, les chroniques, les nouveaux vinyles que vous vendez, ou inviter les gens Ă  prĂ©-enregistrer une sortie Ă  venir. Cependant, la portĂ©e organique peut parfois ĂȘtre trop faible, auquel cas vous pouvez crĂ©er des publicitĂ©s sur ces rĂ©seaux sociaux afin de toucher davantage de personnes et de stimuler la notoriĂ©tĂ© de la marque et les ventes !

Publicités sur YouTube

Une nouvelle vidĂ©o publiĂ©e sur YouTube ? Veillez Ă  la promouvoir via Google Ads. L'erreur la plus Ă©vidente est de dĂ©penser beaucoup d'argent pour un excellent clip musical mais de ne pas dĂ©penser un centime en publicitĂ©s pour le promouvoir. Vous devez toujours consacrer au moins la moitiĂ© de votre budget aux annonces. Votre vidĂ©o DOIT ÊTRE VUE !

Autocollants, Flyers, Posters, Merch & Goodies

« Autocollants », « Flyers », « Posters »... vieille Ă©cole, vous pensez ? Peut-ĂȘtre. Mais selon le genre ou la niche dans laquelle vous sortez de la musique, ils peuvent encore ĂȘtre importants. En tant que label, lorsque vous vendez un CD ou un vinyle, vous pouvez facilement y apposer des autocollants de votre label et des artistes avec lesquels vous travaillez, ainsi qu'un joli flyer faisant la promotion de vos derniĂšres sorties.

De la marchandise ? Ce point est trĂšs important. Les gens achĂštent beaucoup de produits dĂ©rivĂ©s, surtout en noir. Vous avez besoin de commander bientĂŽt ? Allez sur Useless Pride.

Synchro & Compilations

Le travail sur la synchronisation de vos artistes peut ĂȘtre bien rĂ©compensĂ© lorsque vous avez la chance d'en voir un figurer dans une Ă©mission de tĂ©lĂ©vision, une sĂ©rie Netflix ou mĂȘme dans la bande sonore d'un jeu vidĂ©o. Vous devez faire enregistrer vos artistes auprĂšs d'une sociĂ©tĂ© de gestion collective telle que la SACEM et vous assurer d'avoir les pistes instrumentales de vos artistes afin que le superviseur musical puisse les travailler en fonction du support dans lequel la chanson est prĂ©sentĂ©e.

Les compilations sont un excellent moyen de collaborer avec d'autres artistes (si vous le faites vous-mĂȘme) ou de collaborer avec d'autres labels (si vous recherchez des compilations pour vos artistes).

ÉvĂ©nements et festivals

Booker un artiste pour un spectacle, un événement, un showcase ou un festival peut prendre du temps, mais c'est un excellent moyen de promouvoir vos artistes. Les agences de booking peuvent vous proposer leur aide si elles voient un certain potentiel chez vos artistes ou si elles aiment ce qu'elles entendent, mais de nombreuses maisons de disques réservent leurs artistes en interne.

Presser des vinyls, CDs ou dupliquer des cassettes

Label Guide EN Physical releases

Quelle que soit la façon dont vous décidez de sortir votre musique sur votre label, vous aurez besoin des compétences suivantes pour vous assurer que le produit final est un succÚs :

Organisation - veillez Ă  commander les copies physiques suffisamment Ă  l'avance pour que le disque, la cassette ou le CD soit disponible Ă  la vente lors de la soirĂ©e de lancement et des tournĂ©es ultĂ©rieures. Cela semble Ă©vident, mais vous seriez surpris de voir Ă  quel point ce genre de choses peut mal tourner si vous ne laissez pas assez de temps !

Pressage - ne commandez pas trop de produits. Il est prĂ©fĂ©rable de vendre votre premier lot de produits et de devoir en fabriquer d'autres que d'avoir des milliers de CD qui traĂźnent et se cassent. Bien que de nombreuses entreprises qui proposent la production de CD fassent en sorte qu'il soit moins cher d'en produire 1000 que 500, ne vous laissez pas trop facilement sĂ©duire. Il est prĂ©fĂ©rable de vendre moins que de gaspiller votre argent sur des copies invendues.

Collecter les redevances et les ventes

Label Guide EN Royalties

En tant que label, vous pouvez avoir différents contrats et différents partages et budgets avec vos différents artistes ou groupes. Vous pouvez redistribuer 50% des royalties à l'artiste A pour la sortie A mais 30% à l'artiste A pour la sortie B parce qu'il y a un accord ou un contrat différent.

C'est lĂ  qu'iMusician et Google Sheets (ou Excel) seront vos fidĂšles amis Ă  long terme.

Sur votre tableau de bord iMusician, vous pouvez voir l'aperçu de vos ventes par piste ou par sortie.

Cependant, il est un peu compliqué de collecter toutes les données pour payer vos contributeurs ou partenaires. Vous devrez télécharger le fichier CSV complet du mois sur lequel vous souhaitez établir un rapport, que nous vous recommandons d'importer dans une feuille Google pour des raisons comptables.

Une fois que vous avez votre rapport, vous pouvez filtrer par sortie, artiste, plateforme, ou mĂȘme par piste.

Restez au top de votre comptabilité, vos taxes et la TVA

Label Guide EN Accounting

Une fois que vous avez votre rapport sur une feuille Google ou Excel, vous pouvez créer un tableau croisé dynamique pour compiler vos données.

Vous pouvez ensuite ajouter le pourcentage convenu par artiste dans une autre colonne et savoir exactement combien vous devez redistribuer.

Si vous traitez par piste ou par version, vous pouvez Ă©galement rĂ©organiser votre tableau croisĂ© dynamique et placer la piste ou la version dans la premiĂšre colonne. Si vous avez plus d'un contributeur, vous pouvez Ă©galement dĂ©velopper les colonnes et avoir « Nom et prĂ©nom du contributeur » et ainsi de suite.

TVA et autres taxes

la TVA ou non. Quel taux, quand payer, et comment déclarer ? Dans ce cas, il est préférable de vous adresser aux autorités locales compétentes en matiÚre de finances publiques pour les entreprises afin de ne pas manquer une déclaration importante.

Pour les entreprises enregistrées au Royaume-Uni et soumises à la TVA : vous devez appliquer le taux standard qui est de 20 %.

Conclusion

La crĂ©ation d'un label et la sortie d'albums est une activitĂ© compliquĂ©e et difficile. Elle peut cependant vous apporter la satisfaction dont vous avez toujours rĂȘvĂ©. Vous pouvez voir vos visions se rĂ©aliser, tant pour votre propre musique que pour les autres groupes que vous soutenez. Vous pouvez devenir un·e curateur·trice pour le contenu, la production d'enregistrements et les Ɠuvres d'art auxquels vous croyez. À l'Ăšre du numĂ©rique et du DIY, de plus en plus de personnes explorent cette possibilitĂ©. Oui, il y a plus de concurrence, mais il y a aussi plus de diversitĂ©, de communautĂ©s de niche, d'expĂ©riences Ă©vĂ©nementielles et de possibilitĂ©s pour les labels d'ĂȘtre crĂ©atifs en matiĂšre de promotion. D'autant plus que les grands labels, qui dĂ©cidaient autrefois du sort de chacun·e Ă  leur place, ont moins de pouvoir. DĂ©sormais, la dĂ©cision est entre vos mains !

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Comment s’autoproduire/monter un label ? L’association (Part I)

La question du choix de la structure se pose souvent pour faciliter la gestion de l’activitĂ©, aussi bien au niveau juridique que fiscal. Cette structuration doit permettre de disposer d’un compte bancaire, d’Ă©tablir des factures, de dĂ©finir les propriĂ©tĂ©s….Cette fiche pratique de l‘Irma vous aidera un peu plus Ă  vous y retrouver (mise Ă  jour 25/03/10).

Organiser un spectacle ou produire un disque nĂ©cessite un cadre juridique adaptĂ©. La structure permettant de mener Ă  bien ces activitĂ©s pourra ĂȘtre, suivant le cas, une association ou une structure commerciale (SARL, EURL, Scop…).

Avant de vous orienter vers des activitĂ©s de production de spectacles ou de disques, le choix d’une structure s’impose pour demeurer dans la plus stricte lĂ©galitĂ© aussi bien au niveau juridique que fiscal. Toutefois, la prĂ©fĂ©rence pour l’une ou l’autre de ces structures va orienter sensiblement votre façon de travailler et aura des consĂ©quences importantes sur le fonctionnement de votre projet.

Plusieurs solutions sont possibles avec leurs avantages et leurs inconvĂ©nients. Il n’existe pas vraiment de structure totalement adaptĂ©e Ă  ce genre de projet ; aussi, il vous faudra opter pour l’une d’entre elles.

Cas particulier de la production de spectacles


La marche Ă  suivre consiste Ă  crĂ©er d’abord une structure ayant une entitĂ© juridique reconnue (association ou structure commerciale selon son choix, ses moyens ou la nature du projet, cf. plus bas). Cette structure permettra de disposer d’un compte bancaire, d’Ă©tablir des factures, de salarier du personnel – aussi bien administratif qu’artistique et technique – d’acquĂ©rir des biens, etc.

Cette structure une fois crĂ©Ă©e devra dĂ©poser auprĂšs de la Direction rĂ©gionale des affaires culturelles (Drac) dont dĂ©pend son siĂšge social, une demande de licence d’entrepreneur de spectacles. Le dossier sera instruit par la Drac et la licence dĂ©livrĂ©e par arrĂȘtĂ© du prĂ©fet du dĂ©partement oĂč est situĂ© le siĂšge social de la structure aprĂšs avis d’une commission d’agrĂ©ment. Cette procĂ©dure est gratuite. Depuis 1992, les dispositions de l’ordonnance de 1945 sur les spectacles sont Ă©tendues aux associations loi 1901 ou loi 1908 qui ont pour « activitĂ© habituelle la production de spectacles ».

Comme cette licence est « personnelle et incessible », il est prĂ©vu que, sous rĂ©serve des conditions prĂ©vues aux articles 4 et 5 de l’ordonnance – notamment : ĂȘtre de nationalitĂ© française, ĂȘtre majeur, avoir un casier judiciaire vierge, ne pas ĂȘtre failli, offrir des garanties artistiques suffisantes – cette licence pourra ĂȘtre attribuĂ©e au prĂ©sident ou Ă  un « responsable dĂ©signĂ© par le conseil d’administration ». Ce changement entraĂźne une stricte obligation pour les associations de possĂ©der la licence pour ce type d’activitĂ©.

Nous verrons aujourd’hui le cas de l’association avant de voir la semaine prochaine la structure commerciale.

Structure associative



Il est nĂ©cessaire de souligner en prĂ©ambule que, si le caractĂšre « non lucratif » d’une association implique par principe l’absence de partage des bĂ©nĂ©fices entre les sociĂ©taires, il n’entraĂźne en aucune maniĂšre l’interdiction de rĂ©aliser des bĂ©nĂ©fices ou de pratiquer une activitĂ© commerciale dĂšs lors qu’elle est accessoire Ă  l’activitĂ© principale de l’association.

Il est Ă  noter que, Ă  la fin de 1995, lors des travaux prĂ©paratoires pour la rĂ©forme de l’ordonnance de 1986 sur la concurrence, un dĂ©bat s’est ouvert concernant en particulier l’obligation pour les associations pratiquant habituellement des actes de commerce et en tirant l’essentiel de leurs ressources de se structurer, pour l’exercice de ces actes, sous forme de structures commerciales faute pour elles notamment de ne plus pouvoir recevoir de subventions de personnes morales de droit public. Au jour de la rĂ©daction de ce document, ces dispositions ne seront vraisemblablement pas intĂ©grĂ©es dans le cadre de cette rĂ©forme. Cependant, ces projets risquent probablement de redevenir Ă  nouveau d’actualitĂ© dans un futur proche.

Constitution et formalités

L’association est une convention par laquelle deux ou plusieurs personnes (morales ou physiques) mettent en commun, d’une façon permanente, leurs connaissances ou leurs activitĂ©s dans un but autre que de partager des bĂ©nĂ©fices

Tel est formulĂ© l’article premier de la loi du 1er juillet 1901 qui prĂ©cise clairement la nature et l’objet de l’association. L’association dite « loi 1901 » a pour attrait principal la simplicitĂ© (et la modicitĂ© financiĂšre) de ses formalitĂ©s de constitution et de fonctionnement. Aucun capital de dĂ©part n’est nĂ©cessaire.

La loi de 1901, si elle possĂšde une grande simplicitĂ© et une grande souplesse, n’en impose pas moins un certain nombre d’obligations.

Dans la mesure oĂč cette structure va ĂȘtre amenĂ©e Ă  s’engager auprĂšs de tiers, il est nĂ©cessaire que l’association soit dĂ©clarĂ©e afin d’acquĂ©rir la personnalitĂ© morale et de pouvoir ainsi, par exemple, ouvrir un compte dans une banque au nom de l’association ou encore obtenir une subvention. Le nombre minimum pour la crĂ©ation d’une association est de deux personnes. Ses mandataires sociaux doivent ĂȘtre majeurs. Les mineurs peuvent ĂȘtre membres d’une association, mais ne peuvent ni reprĂ©senter l’association ni ĂȘtre chargĂ©s de sa gestion financiĂšre.

La dĂ©claration de la constitution de l’association doit s’effectuer Ă  la prĂ©fecture si le siĂšge social de l’association est situĂ© dans l’arrondissement du chef-lieu du dĂ©partement, ou Ă  la sous-prĂ©fecture dans les autres cas. À Paris, elle s’effectue auprĂšs du bureau des associations de la prĂ©fecture de police.

Cette dĂ©claration est Ă©tablie par Ă©crit sur papier libre et doit mentionner : le titre de l’association ; son objet ; l’adresse de son siĂšge social (et ceux des Ă©tablissements secondaires) ; les nom, prĂ©nom, profession, domicile et nationalitĂ© de ceux qui Ă  un titre quelconque sont chargĂ©s de l’administration et de la direction de l’association (minimum indispensable de deux associĂ©s).

La dĂ©claration doit ĂȘtre accompagnĂ©e de deux exemplaires des statuts datĂ©s et signĂ©s par deux au moins des administrateurs. Le contenu des statuts d’association est en principe libre. Cependant, par exemple pour vendre de façon habituelle des produits et services Ă  ses membres, les statuts devront mentionner ces points et pour les associations qui souhaiteraient ĂȘtre reconnues d’utilitĂ© publique ou agrĂ©Ă©es, elles devront se conformer aux statuts types approuvĂ©s par le Conseil d’État.

Il est conseillĂ© d’Ă©laborer au mieux les statuts en y faisant figurer au minimum la dĂ©nomination de l’association, son objet, son siĂšge social, sa durĂ©e et ses rĂšgles de fonctionnement, notamment les conditions d’admission et de radiation de ses membres, celles de modification des statuts et les rĂšgles Ă  observer en cas de dissolution ainsi que les rĂšgles d’organisation et de fonctionnement liĂ©es aux membres chargĂ©s d’administrer l’association.

La dĂ©claration est valable pour toute la France. À la diffĂ©rence des sociĂ©tĂ©s, il n’y a pas lieu de faire une nouvelle dĂ©claration pour l’ouverture d’un Ă©tablissement dit secondaire. Il est dĂ©livrĂ© un rĂ©cĂ©pissĂ© de la dĂ©claration dans un dĂ©lai de cinq jours, le point de dĂ©part Ă©tant le jour du dĂ©pĂŽt ou celui de l’enregistrement de la correspondance assurant la transmission de la dĂ©claration.

L’association doit ĂȘtre rendue publique par une insertion auJournal officiel dans le dĂ©lai d’un mois Ă  compter de la dĂ©claration en prĂ©fecture. En pratique, le service prĂ©fectoral met Ă  disposition un imprimĂ© Ă  remplir par les personnes chargĂ©es de l’administration ou de la direction de l’association, que le service prĂ©fectoral transmet Ă  la direction des Journaux officiels. Le dĂ©clarant reçoit un justificatif de l’insertion et la facture des frais d’insertion au JO qu’il doit payer dans le dĂ©lai d’un mois. Le coĂ»t de la procĂ©dure en 2010 est de 44 euros.

Fonctionnement général


L’organisation de l’association est dĂ©terminĂ©e par ses statuts et, le cas Ă©chĂ©ant, prĂ©cisĂ©e par un rĂšglement intĂ©rieur. La loi du 1er juillet 1901 laisse une grande libertĂ© aux fondateurs de l’association quant Ă  l’organisation et au fonctionnement de celle-ci. GĂ©nĂ©ralement, l’organisation est ainsi constituĂ©e :

  • Une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. ComposĂ©e de l’ensemble des membres de l’association, elle dĂ©cide des grandes orientations, des activitĂ©s de l’association et approuve les comptes et la gestion de l’association. Elle a un pouvoir de dĂ©cision sur les actes touchant au patrimoine de l’association (achats, ventes, Ă©changes…) ;
  • Un conseil d’administration. Il s’agit d’un organe de fonctionnement, gĂ©nĂ©ralement Ă©lu par l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, ses pouvoirs de dĂ©cision seront variables selon qu’il existe ou non un bureau, et selon les dĂ©lĂ©gations accordĂ©es par le conseil d’administration Ă  ce dernier. Ses membres peuvent ĂȘtres diffĂ©rents des membres dits « fondateurs », ayant eu l’initiative de la crĂ©ation de l’association ;
  • Un bureau. Il est l’organe exĂ©cutif de l’association Ă©lu par le conseil d’administration. Il administre la marche rĂ©guliĂšre de l’association, mais ses dĂ©cisions doivent ĂȘtre validĂ©es par le conseil d’administration. Il est composĂ©, en gĂ©nĂ©ral, d’un prĂ©sident, d’un ou plusieurs vice-prĂ©sidents, d’un secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral et d’un trĂ©sorier. Il peut parfaitement se rĂ©duire Ă  un prĂ©sident et un trĂ©sorier.

La personnalitĂ© juridique de l’association est reconnue Ă  dater de la parution de la dĂ©claration au Journal officiel.

La capacitĂ© juridique des associations leur permet d’acquĂ©rir, de gĂ©rer ou de vendre tout bien mobilier ou immobilier servant leur action et d’administrer les cotisations de leurs adhĂ©rents.

Les associations dont le siĂšge social est situĂ© dans les dĂ©partements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle sont soumises Ă  la loi d’Empire du 19 avril 1908, issue du code civil allemand. Nous rappelons que les modalitĂ©s de constitution d’association, sous la loi 1901 ou loi 1908, sont radicalement diffĂ©rentes.

Il convient d’insister sur le fait qu’il est totalement dĂ©conseillĂ© aux artistes-interprĂštes de siĂ©ger dans les organes exĂ©cutifs d’une association chargĂ©e d’administrer et de diffuser leurs productions artistiques (spectacles, disques ou audiovisuel). Cela revient Ă  dire que le ou les artistes engagĂ©s dans le projet d’autoproduction doivent absolument Ă©viter de figurer parmi les membres du conseil d’administration et du bureau. En effet, il serait alors difficile de prouver le caractĂšre dĂ©sintĂ©ressĂ© de leur gestion de l’association.

Les artistes intermittents du spectacle, percevant des allocations chĂŽmage au titre de l’annexe 10 de la convention de l’Unedic se verraient en plus en danger de radiation. En outre, ils se trouveraient en situation de fausse dĂ©claration puisqu’ils s’engagent sur l’honneur lors de la signature de leur « feuillet d’intermittent » Ă  ne pas ĂȘtre mandataire social d’une association. Rien ne leur interdit, par contre, d’ĂȘtre membres de l’association.

Fonctionnement au regard du droit fiscal :


Si le but fondamental d’une association dĂ©clarĂ©e sous le rĂ©gime de la loi de 1901 est par principe dĂ©sintĂ©ressĂ©, il ne lui est pas interdit d’exercer des activitĂ©s dites « lucratives ». C’est la nature mĂȘme de ces activitĂ©s qui sera prise en compte par l’administration fiscale pour dĂ©terminer si l’association doit ĂȘtre assujettie Ă  divers taxes et impĂŽts.

Le principe veut que les associations soient tenues de s’acquitter, selon le rĂ©gime fiscal (assujettissement ou non Ă  la TVA) des impĂŽts et taxes suivants :

  • La taxe sur les salaires, Ă  un taux modulable selon le montant de ceux-ci, en cas de non-assujettissement Ă  TVA ;
  • La TVA, l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s, l’impĂŽt forfaitaire annuel, la taxe professionnelle et la taxe d’apprentissage, en fonction des critĂšres que nous allons Ă©voquer maintenant.

L’instruction fiscale du 15 septembre 1998 (BOI 4 H5-98) ainsi que l’instruction rĂ©capitulative du 18 dĂ©cembre 2006 (BOI 4 H5-06) ont rĂ©formĂ© en profondeur la fiscalitĂ© des associations. Elle modifie notamment les critĂšres d’assujettissement aux divers taxes et impĂŽts commerciaux, et surtout dĂ©termine clairement le lien Ă©tabli entre ces impĂŽts.

D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, une association n’est pas soumise aux impĂŽts commerciaux si :

  • Sa gestion est dĂ©sintĂ©ressĂ©e, c’est-Ă -dire lorsque la gestion et l’administration sont effectuĂ©es Ă  titre bĂ©nĂ©vole, qu’il n’y a aucune distribution directe ou indirecte des bĂ©nĂ©fices Ă©ventuels et qu’il n’y a aucune attribution d’une part quelconque de l’actif de l’association aux membres de l’association ou Ă  leurs ayants droit ;
  • Si elle n’entre pas en concurrence avec le secteur commercial, c’est-Ă -dire si elle est d’utilitĂ© publique (satisfaction d’un besoin qui n’est pas pris en compte par le marchĂ© ou de façon qui ne satisfait pas entiĂšrement le public), si les excĂ©dents rĂ©alisĂ©s sont destinĂ©s Ă  faire face Ă  des besoins ou Ă  des projets ultĂ©rieurs, si les conditions d’accĂšs au service sont infĂ©rieurs Ă  ceux du marchĂ© ou modulĂ©s en fonction de la situation des clients et si l’association ne recourt pas Ă  des mĂ©thodes commerciales (absence de publicitĂ© ou de distribution par des rĂ©seaux commerciaux).

L’exonĂ©ration de TVA est possible :

  • Si l’association rend Ă  ses membres des services sportifs, Ă©ducatifs, culturels ou sociaux ;
  • Si elle prĂ©sente une gestion dĂ©sintĂ©ressĂ©e (cf. ci-dessus) ;
  • Si les services rendus s’adressent Ă  de vĂ©ritables adhĂ©rents.

Les associations qui bĂ©nĂ©ficient de l’exonĂ©ration de TVA sont exonĂ©rĂ©es d’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s. Les associations Ă  objet culturel sont aussi exonĂ©rĂ©es de l’impĂŽt forfaitaire annuel.
Par contre, l’exonĂ©ration de la taxe professionnelle demeure limitĂ©e Ă  un nombre prĂ©cis d’organismes ou, dans le cas des entreprises de spectacles vivants, Ă  une dĂ©cision des collectivitĂ©s locales pour une exonĂ©ration totale.

La question est rĂ©solue pour les associations titulaires d’une licence d’entrepreneur de spectacles qui sont assujetties d’office Ă  la TVA.
En dehors du cas gĂ©nĂ©ral oĂč le chiffre d’affaires de l’association demeure en dessous du seuil de 61 000 euros pour les activitĂ©s lucratives accessoires, l’assujettissement sera donc le cas le plus frĂ©quent.

L’exonĂ©ration ou l’assujettissement Ă  TVA dĂ©terminera l’absence ou l’existence d’une activitĂ© assujettie Ă  l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s. Dans le second cas, l’association devra alors se conformer aux obligations affĂ©rentes Ă  :

  • L’impĂŽt forfaitaire annuel ;
  • L’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s ;
  • La taxe professionnelle et la taxe d’apprentissage ;
  • La taxe sur les salaires.

En ce qui concerne l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s, les bĂ©nĂ©fices provenant d’exploitations ou d’opĂ©rations lucratives sont taxables dans les conditions de droit commun (33 1/3 % dĂ©claration sur imprimĂ© n°2065). On notera que les cotisations versĂ©es par les membres ainsi que les dons manuels et subventions reçues de tiers doivent ĂȘtre compris dans les recettes d’exploitation lorsqu’ils sont affectĂ©s Ă  l’accomplissement d’opĂ©rations lucratives.
La tenue d’une comptabilitĂ© rigoureuse est indispensable aux associations qui peuvent avoir des activitĂ©s Ă©conomiques, voire commerciales.
Vous pourrez vous rĂ©fĂ©rer notamment Ă  la fiche pratique de l’Irma sur la fiscalitĂ© des associations et consulter rĂ©guliĂšrement le site du ministĂšre des Finances : www.finances.gouv.fr.

Conséquences fiscales et juridiques


Les droits voisins :
Dans le cas d’une production discographique, conformĂ©ment Ă  l’article L.212-3, l’association doit conclure un contrat prĂ©voyant en particulier l’autorisation de fixer (enregistrer) les prestations et de les reproduire sur supports phonographiques avec les artistes-interprĂštes.
ConformĂ©ment aux usages du domaine phonographique, le contrat doit prĂ©voir au profit des artistes-interprĂštes signataires, des redevances (royalties) sur les ventes des supports phonographiques. Ces redevances ont, conformĂ©ment Ă  l’article L.762-2, la qualitĂ© de BNC (bĂ©nĂ©fices non commerciaux) (cf. supra droit fiscal).

Le droit d’auteur :
ConformĂ©ment aux statuts de la Sacem, l’association ne peut devenir Ă©diteur associĂ© de la Sacem.

Le droit du travail :
Le contrat d’engagement de l’artiste Ă©tant, conformĂ©ment Ă  l’article L.762-1 du code du travail, un contrat de travail, l’association devra en sa qualitĂ© d’employeur, verser un salaire aux artistes-interprĂštes et, de ce fait, respecter les procĂ©dures concernĂ©es (cf. plus loin « Structures commerciales »).

Le droit fiscal dans le secteur discographique
En sus du cachet dĂ» en contrepartie de l’autorisation d’enregistrer ses prestations accordĂ©e par l’artiste-interprĂšte, qui a la qualitĂ© de salaire, le producteur phonographique verse aux artistes-interprĂštes des redevances (appelĂ©es royalties ou royautĂ©s), en contrepartie de l’autorisation de reproduire leurs prestations sur des supports phonographiques ou audiovisuels et de la communication au public de ces prestations.

Ces rĂ©munĂ©rations, conformĂ©ment Ă  l’article L.7121-8 du code du travail, ont la qualitĂ© de bĂ©nĂ©fices non commerciaux (BNC), qu’ils soient calculĂ©s sur le prix de gros de vente ou sur les recettes encaissĂ©es par le producteur.

Hormis le cas oĂč l’artiste-interprĂšte crĂ©ancier est assujetti Ă  la TVA en sa qualitĂ© d’artiste-interprĂšte (nous le verrons la semaine prochaine), les redevances ne sont soumises Ă  aucune TVA mais seulement Ă  la CSG (contribution sociale gĂ©nĂ©ralisĂ©e) et Ă  la CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale).

Afin de mieux distinguer le versement des cotisations de sĂ©curitĂ© sociale et de CSG dues au titre des salariĂ©s de droit commun du versement de la CSG due au titre des royalties, il a Ă©tĂ© recommandĂ© d’ouvrir auprĂšs de l’Urssaf un second compte employeur sur lequel sera effectuĂ© le versement de la CSG et de la CRDS sur royalties. Cette procĂ©dure facilite l’Ă©tablissement de bordereaux spĂ©cifiques aux royalties ainsi que la DADE 2. De plus, les artistes bĂ©nĂ©ficiaires des royalties ne seront pas inclus, le cas Ă©chĂ©ant, dans les effectifs de l’association (ou de la sociĂ©tĂ©). Cette dĂ©marche incombe aux producteurs (donc ici Ă  l’association).

Hormis le cas oĂč l’artiste-interprĂšte est soumis en sa qualitĂ© d’artiste Ă  la TVA, les redevances dues doivent lui ĂȘtre versĂ©es sans condition de production d’un quelconque document ou justificatif. Ce sont les dispositions nĂ©gociĂ©es dans le cadre du contrat d’enregistrement qui sont le justificatif des sommes versĂ©es pour la comptabilitĂ© du producteur phonographique.
Lorsque l’artiste-interprĂšte a perçu, dans l’annĂ©e qui prĂ©cĂšde, plus de 15 300 euros en BNC, ou si au cours de l’annĂ©e il a perçu plus de 18 300 euros en BNC, les sommes venant en dĂ©passement seront respectivement pour l’annĂ©e Ă  venir ou Ă  partir du 1er du mois au cours duquel ce montant a Ă©tĂ© atteint, assujetties Ă  une TVA de 5,5 %. Le montant brut des redevances sera donc majorĂ© de 5,5 % au titre de la TVA. C’est a priori Ă  l’artiste-interprĂšte qu’il incombe de les verser Ă  l’organisme percepteur. Ce n’est que dans ce cas particulier que l’artiste devra Ă©mettre une facture du montant des rĂ©munĂ©rations dues.

La semaine prochaine, nous Ă©voquerons les structures commerciales envisageables pour une activitĂ© de production de spectacles et/ou de disques avec la SARL, l’EURL, la Scop, la Scic, la SNC et la sociĂ©tĂ© en nom propre.

Illustration photo: “We want more”




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