Un Ă©diteur musical, c'est quoi exactement ?
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Un Ăditeur Musical, C’est Quoi Exactement ?
Je suis Jennifer ESKIDJIAN
Juriste ~ Formatrice en Droit de la Musique
Fondatrice du site Ă ContreTemps
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L’Ă©diteur musical est LE partenaire privilĂ©giĂ© de l’auteur-compositeur.
ATTENTION : J’ai pas dit de “l’artiste”.
J’ai dit de “l’auteur-compositeur”.
Donc, parce que leurs destins sont liĂ©s, pour bien comprendre ce qu’est un Ă©diteur musical, il faut bien comprendre ce qu’est un auteur-compositeur, et ce qu’il n’est pas.
ParenthĂšse :
Le monde de la musique s’est considĂ©rablement complexifiĂ© ces derniĂšres annĂ©es. Beaucoup de frontiĂšres bougent. Certains mĂ©tiers disparaissent, d’autres sont inventĂ©s, voire rĂ©inventĂ©s. On cherche des modĂšles Ă©conomiques, on en trouve, on en abandonne…
Dans cet article, je simplifie volontairement les choses.
Mais sache qu’il y a beaucoup de nuances, de façons de faire, d’Ă©volutions et de transformations aujourd’hui dans l’Ă©conomie et le business de la musique.
Mais je crois que pour bien apprĂ©hender les nouveaux enjeux et les transformations du mĂ©tier de l’Ă©diteur, pour pouvoir mesurer l’ampleur des changements et percevoir les nuances, il faut d’abord bien comprendre LES BASES et les raisons d’ĂȘtre de chaque acteur de l’Ă©conomie de la musique.
Je ferme la parenthĂšse.
Donc, on commence par un point rapide sur l’auteur-compositeur.
[DerniĂšre mise Ă jour : Mars 2022]
L’Ă©diteur, partenaire privilĂ©giĂ© de l’auteur-compositeur
Je sais que tu sais.
La distinction entre un auteur-compositeur et un artiste-interprĂšte.
Mais c’est pas grave. Les consĂ©quences de cette distinction sont tellement importantes que je prends le risque de radoter.
Un auteur-compositeur N’EST PAS un artiste-interprĂšte
Oui, il arrive souvent que ce soit la mĂȘme personne. Mais ça ne change RIEN au fait que “auteur-compositeur” et “artiste-interprĂšte”, ce n’est PAS le mĂȘme mĂ©tier. Ce n’est pas la mĂȘme histoire, ce ne sont pas les mĂȘmes partenaires professionnels, ni les mĂȘmes rĂ©seaux. Enfin, pas forcĂ©ment.
Et surtout : leurs droits, les contrats et les sources de revenus sont DIFFĂRENTS !
Les droits de l’auteur-compositeur
L’auteur et le compositeur sont les CRĂATEURS de l’Ćuvre musicale. Le compositeur crĂ©e, compose la musique (mĂ©lodies, rythmes…). L’auteur Ă©crit les paroles.
Ă cette Ă©tape de la crĂ©ation, peu importe qui va interprĂ©ter. L’Ćuvre existe juridiquement. MĂȘme si c’est que sur une partition ou un bout de papier dans un tiroir, ou un simple fichier numĂ©rique sur une clĂ© usb.
Et en tant que crĂ©ateur d’une Ćuvre musicale (paroles et/ou musique), la loi protĂšge l’auteur-compositeur en lui attribuant un droit de PROPRIĂTĂ sur son Ćuvre : c’est ce qu’on appelle les droits d’auteur.
Tu peux relire l’article : {En Bref} Les droits d’auteur dans la musique.
C’est-Ă -dire que : ce qu’il a crĂ©Ă© lui appartient.
Ă partir de lĂ , ça veut dire que l’auteur-compositeur a le droit d’autoriser l’exploitation, la diffusion de son Ćuvre EN ĂCHANGE D’UNE RĂMUNĂRATION.
C’est ça le principe des droits d’auteur.
C’est simple et c’est la base de tout le systĂšme Ă©conomique de la musique.
Les droits des artistes-interprĂštes
Quand on parle des “artistes”, on ne parle PAS de l’auteur ni du compositeur. On parle des chanteurs, des musiciens, des musiciennes. On parle des interprĂštes, des “artistes qui interprĂštent”. Donc on parle de ceux qui chantent l’Ćuvre, la jouent avec une guitare, un triangle, une batterie, de n’importe quelle maniĂšre.
L’artiste-interprĂšte donne corps Ă une Ćuvre Ă©crite et composĂ©e par un autre… mĂȘme si cet “autre” est lui-mĂȘme…!
Si tu es auteur-compositeur/interprÚte, tu dois te dédoubler et bien prendre conscience que tu as 2 CASQUETTES bien distinctes.
Tu as une casquette “auteur et/ou compositeur” : juridiquement et Ă©conomiquement, tu vas Ă©voluer dans le MONDE des DROITS D’AUTEUR.
En mĂȘme temps, tu as une casquette “artiste-interprĂšte” : juridiquement et Ă©conomiquement, tu vas Ă©voluer dans le MONDE des DROITS VOISINS.
Pour en savoir plus ou te rafraĂźchir la mĂ©moire, tu peux lire l’article sur les droits des artistes-interprĂštes dans la musique.
Or, dans le monde des Ă©ditions musicales, c’est Ă ta casquette “auteur-compositeur” qui intĂ©resse les professionnels.
L’objectif fondamental de l’auteur-compositeur
Quand tu es auteur et/ou compositeur, ton objectif fondamental, ton obsession, est que l’Ćuvre musicale que tu as Ă©crite ou composĂ©e soit :
DIFFUSĂE AU MAXIMUM. Partout.
Que ce soit toi qui interprĂštes tes propres Ćuvres… OU PAS !!
Parce que plus ton Ćuvre va ĂȘtre diffusĂ©e et mĂȘme reprise par d’autres… plus tu vas toucher de l’argent !
Mais… COMMENT FAIRE pour ĂȘtre diffusĂ© partout ??
C’est prĂ©cisĂ©ment lĂ qu’intervient l’Ă©diteur musical.
Les missions de l’Ă©diteur musical
Si tu es auteur-compositeur, c’est LUI (ou ELLE bien sĂ»r !) qui va t’aider Ă dĂ©ployer tout le potentiel commercial de l’Ćuvre que tu as crĂ©Ă©e.
C’est son rĂŽle, en tant qu’Ă©diteur musical, d’aller chercher toutes les opportunitĂ©s pour exploiter et diffuser un maximum une Ćuvre musicale (ça peut ĂȘtre aussi les paroles ou la musique sĂ©parĂ©ment).
Comment il fait ?
Par exemple, en fonction des projets, il va chercher Ă :
Trouver des artistes interprĂštes
Ăa, c’Ă©tait plutĂŽt avant
Ă l’origine, c’Ă©tait ça la mission de l’Ă©diteur musical. Trouver des interprĂštes pour jouer et chanter les partitions des compositeurs. L’Ă©diteur pouvait payer des chanteurs et des musiciens pour qu’ils interprĂštent des Ćuvres dans la rue. Comme ça, ils pouvaient vendre des partitions au public.
Donc, la mission qui allait avec celle-ci, tu verras aprĂšs, c’Ă©tait naturellement l’Ă©dition des partitions, ce qu’on appelait “l’Ă©dition graphique“.
Puis, avec l’apparition de nouvelles technologies – l’enregistrement, la radio, la tĂ©lĂ©vision – le potentiel de diffusion de l’Ćuvre pouvait ĂȘtre dĂ©cuplĂ© !
Naturellement, l’Ă©diteur a continuĂ© Ă chercher des interprĂštes. Mais il ne cherchait plus Ă les faire jouer dans la rue pour vendre des partitions.
Il cherchait des interprĂštes pour faire enregistrer les Ćuvres musicales de son catalogue… et tant qu’Ă faire… autant chercher des interprĂštes super connus !
Parce que plus les Ćuvres allaient ĂȘtre vendues et diffusĂ©es, plus lui et les auteurs-compositeurs allaient toucher de l’argent grĂące aux droits d’auteur.
Donc Ă partir de lĂ , ont commencĂ© Ă se crĂ©er de nouvelles connexions, des nouveaux ponts, entre le monde des Ă©ditions musicales et celui de la production phonographique (parce que c’Ă©tait les producteurs qui maitrisaient les techniques d’enregistrement, et qui Ă©taient en lien avec les artistes-interprĂštes de renom, via la signature de contrats d’artiste).
Un exemple
Pour illustrer un des summums de l’exploitation rĂ©ussie d’une Ćuvre musicale, on peut citer par exemple l’exploitation d’un titre tel que Comme d’habitude.
Ăcrite en 1967 par Gilles Thibault et composĂ©e par Jacques Revaux et Claude François, l’oeuvre a Ă©tĂ© reprise et chantĂ©e par plus d’une trentaine d’interprĂštes diffĂ©rents depuis plus de 50 ans ! C’est une des Ćuvres musicales qui a gĂ©nĂ©rĂ© le plus de droits d’auteur dans le monde jusqu’Ă aujourd’hui.
Tu peux aller faire des recherches sur le répertoire des oeuvres de la Sacem.
Donc, chaque fois – CHAAAAQUE fois – qu’une version, n’importe laquelle des trente versions, passe Ă la radio, Ă la tĂ©lĂ©, est chantĂ©e en concert, est enregistrĂ©e, tĂ©lĂ©chargĂ©e, streamĂ©e, PARTOUT dans le monde : les auteurs, les compositeurs et l’Ă©diteur musical touchent de l’argent.
(Contrairement aux interprĂštes et aux producteurs phonographiques qui, eux, touchent des droits UNIQUEMENT sur l’exploitation de LEUR enregistrement, pas des 29 autres versions !)
La rĂ©alitĂ© aujourd’hui
Aujourd’hui, comme tu le sais, de plus en plus de projets sont portĂ©s par des auteurs-compositeurs/interprĂštes, donc avec cette double casquette.
Du coup, le boulot de l’Ă©diteur de “trouver un interprĂšte” s’est forcĂ©ment transformĂ©.
Aujourd’hui, c’est souvent les artistes-interprĂštes qui viennent voir un Ă©diteur avec un stock de chansons dĂ©jĂ enregistrĂ©es.
Donc lĂ encore, les connexions entre le monde de l’Ă©dition musicale et le monde de la production phonographique se redessinent…et se complexifient.
Cela dit, ça ne va pas empĂȘcher l’Ă©diteur de chercher quand mĂȘme de nouveaux interprĂštes :
- en encourageant les adaptations et les reprises (et en gardant un Ćil sur les milliers de covers/reprises qu’on trouve sur Youtube)
- ou bien encore en organisant des Ă©missions de tĂ©lĂ© oĂč le public doit retrouver les paroles d’une chanson, ou un casting de jeunes plein d’espoir qui interprĂštent des chansons… du catalogue de l’Ă©diteur.
Mais aujourd’hui le soutien de l’Ă©diteur est beaucoup recherchĂ© pour d’autres types d’exploitations :
Placer l’Ćuvre dans un film, une pub, un jeu vidĂ©o…
C’est une part importante du travail de l’Ă©diteur aujourd’hui : l’exploitation audiovisuelle, ce qu’on appelle aussi “la synchro” dans le jargon juridique et business (= la “synchronisation” d’une musique avec des images).
RĂ©ussir Ă placer une Ćuvre musicale de son catalogue dans un film, une sĂ©rie, une publicitĂ©, un jeu vidĂ©o… VoilĂ un des dĂ©fis majeurs d’un Ă©diteur aujourd’hui.
Pendant longtemps ignorĂ© ou sous-estimĂ©, le monde de la musique Ă l’image est, depuis l’effondrement du marchĂ© du disques, un domaine en pleine expansion et trĂšs convoitĂ©.
Un rĂȘve d’Ă©diteur ? Et ton rĂȘve aussi si tu es auteur-compositeur (ou mĂȘme si tu es interprĂšte) ?
Apple qui dĂ©cide d’utiliser ta musique pour une campagne de pub mondiale, par exemple. Steven Spielberg qui veut ta musique dans son prochain blockbuster mondial. Netflix qui veut utiliser ta chanson comme gĂ©nĂ©rique d’une de ses sĂ©ries. Kenzo ou Dior qui utilise ta chanson pour la pub mondiale de leur nouveau parfum. ETC.
Tu vois Ă peu prĂšs l’esprit ?
La musique Ă l’image est un univers oĂč peuvent se rencontrer plusieurs mondes : musique, audiovisuel, cinĂ©ma, publicitĂ©… Donc juridiquement, commercialement, Ă©conomiquement c’est passionnant mais complexe.
D’oĂč, l’intĂ©rĂȘt de faire appel aux compĂ©tences d’un (VRAI !!!) Ă©diteur.
Ăditer des partitions
Comme je le disais plus haut, l’Ă©dition graphique, c’est l’origine mĂȘme du mĂ©tier de l’Ă©diteur musical. Imprimer et vendre des partitions papiers Ă des interprĂštes et ainsi diffuser au maximum le travail d’un compositeur.
Sauf que jusqu’Ă aujourd’hui c’Ă©tait un marchĂ© minuscule, voire Ă l’agonie pour certaines esthĂ©tiques musicales.
Mais, il y a quelques années les partitions numériques ont fait leur apparition. Je ne connais pas les chiffres mais il semblerait que ce soit un marché qui se développe pas mal.
De la mĂȘme façon, toutes les mĂ©thodes de solfĂšge et d’apprentissage de la musique en ligne ont donnĂ© un regain de vitalitĂ© au secteur.
Publier les paroles de musique
Est-ce que tu savais que les termes “paroles de chanson” ou “lyrics” font partie des recherches sur Google les plus populaires dans le monde !? AprĂšs les cochonneries en tout genre et les actualitĂ©s politiques.
Eh oui, Internet a permis l’essor de ce mode d’exploitation en offrant un nouveau et gigantesque canal de diffusion.
Aujourd’hui, un site Internet qui reproduit des paroles d’une chanson doit payer des droits. Ce qui n’a pas Ă©tĂ© le cas pendant des annĂ©es (c’Ă©tait nouveau, donc le temps de comprendre ce qui se passait, s’organiser…).
Ce sont donc les Ă©diteurs de musique qui ont dĂ©cidĂ© de confier Ă la SEAM la mission d’aller collecter les sous auprĂšs des sites internet qui diffusent des paroles de musique.
AprĂšs, il y a aussi la possibilitĂ© de reproduire les paroles d’une chanson sur tout ce qui est merchandising (t-shirt, mug, cartes postales…), sur des affiches publicitaires, des posters, etc.
Chaque fois que les paroles seront reproduites (mĂȘme sur un t-shirt !), il faudra demander l’autorisation Ă l’Ă©diteur et payer des droits.
Sans oublier les karaokĂ©s et toutes les utilisations du mĂȘme genre. Je crois bien que ça s’est beaucoup dĂ©veloppĂ© sur Internet ces derniĂšres annĂ©es.
Et toute autre façon encore inconnue de diffuser des Ćuvres…
~ En 1200, on ne pouvait pas imaginer qu’un jour l’imprimerie existerait ; qu’on ne serait plus obligĂ© de passer 8 ans Ă recopier Ă la main un livre en 20 exemplaires…
~ En 1650, on ne pouvait pas imaginer qu’un jour de la musique serait enregistrĂ©e sur une galette ronde noire en plastique ; que tout le monde pourrait Ă©couter de chez lui de la musique qui sort d’un appareil – Ă©lectrique – qui s’appelle un phonographe…
~ En 1980, on ne pouvait pas imaginer, qu’un jour, on pourrait Ă©couter la musique autrement qu’en achetant un CD ou un vinyle dans un magasin…
~ En 2002, on n’arrivait pas encore Ă rĂ©aliser, qu’Ă peine quelques annĂ©es plus tard, chaque personne sur la planĂšte pourrait, en quelque clics, diffuser sa propre musique dans le monde entier…
Donc, aujourd’hui, on ne peut pas vraiment imaginer ce que seront les prochains modes de diffusion de la musique.
Ă moins d’ĂȘtre en train de les crĂ©er.
En tout cas, on peut ĂȘtre sĂ»r d’une chose :
Ăa continue Ă bouger, Ă Ă©voluer, Ă avancer, tout le temps, avec ou sans nous.
Donc le rĂŽle d’un Ă©diteur est aussi celui d’observer, d’explorer et de dĂ©couvrir de nouveaux modes d’exploitation de la musique.
Comment l’Ă©diteur musical gagne de l’argent ?
Pour arriver Ă faire tout ça, tu te rends bien compte qu’un Ă©diteur musical va quand mĂȘme devoir investir un peu (ou beaucoup) : de Temps, d’Argent et de CompĂ©tences. On est d’accord ?
Comment tu le payes ton Ă©diteur qui fait tout ça pour exploiter ton Ćuvre au maximum ?
Comment l’auteur-compositeur va payer l’Ă©diteur pour son travail ?
Comment faire pour motiver l’Ă©diteur de faire tout ce qu’on a dit sans que l’auteur-compositeur lui avance un centime ?
Eh bien, c’est simple.
L’auteur-compositeur propose Ă l’Ă©diteur de partager ses futurs droits d’auteur.
S’il y en a.
L’auteur-compositeur lui cĂšde donc une partie, un pourcentage, de ses droits d’auteur. Ils deviennent donc en quelque sorte “copropriĂ©taires” de l’Ćuvre.
C’est-Ă -dire que chaque fois que l’Ćuvre musicale sera exploitĂ©e, diffusĂ©e, et gĂ©nĂšrera de l’argent, ils partageront avec l’Ă©diteur.
Et ce, pendant toute la durĂ©e lĂ©gale des droits d’auteur. C’est-Ă -dire jusqu’Ă 70 ans aprĂšs la mort de l’auteur.
Et comment organiser ce partage ?
GrĂące Ă un contrat !
Le contrat de cession et d’Ă©dition musicale
Le contrat de cession et d’Ă©dition musicale est donc le contrat que signent un Ă©diteur musical et un auteur et/ou compositeur.
L’auteur-compositeur cĂšde donc Ă l’Ă©diteur, pour toute la durĂ©e des droits d’auteur (voir ci-dessous), un pourcentage de ses droits sur l’Ćuvre.
[ Mise Ă jour *Janvier 2021* : VoilĂ l’exemple mĂȘme d’une habitude qui est tellement ancrĂ©e que, mĂȘme moi, j’oublie que ce n’est PAS une obligation… NON, l’auteur-compositeur n’est pas obligĂ© de cĂ©der ses droits “pour toute la durĂ©e des droits d’auteur“, non ! C’est une durĂ©e MAXIMUM. Tu ne peux pas cĂ©der tes droits pour plus longtemps, mais bien sĂ»r, tu peux signer pour une durĂ©e moindre. ]
L’Ćuvre fait alors partie du “catalogue” de l’Ă©diteur. Les contrats de cession constituent le “fonds de commerce” de l’Ă©diteur, ils sont sa ressource la plus prĂ©cieuse, sa matiĂšre premiĂšre.
L’Ă©diteur va accepter de signer un contrat de cession et d’investir Temps/Argent/CompĂ©tences parce qu’il est convaincu qu’il va pouvoir exploiter les crĂ©ations de l’auteur-compositeur au maximum.
Parce que, toujours pareil : plus l’Ćuvre est diffusĂ©e >>> plus elle gĂ©nĂšre des revenus >>> plus l’Ă©diteur musical touche de l’argent >>> et plus sa sociĂ©tĂ© a des chances d’ĂȘtre pĂ©renne en bonne santĂ© >>> plus il pourra rĂ©investir pour le dĂ©veloppement de la carriĂšre de nouveaux auteurs et compositeurs.
Plus de dĂ©tails dans l’article dĂ©diĂ© au contrat de cession et d’Ă©dition musicale.
Différence entre un éditeur musical et un éditeur phonographique
Pour finir, une clarification fondamentale Ă propos d’une confusion trĂšs commune chez les artistes ou managers qui dĂ©butent : c’est la confusion entre Ă©diteur musical et Ă©diteur phonographique.
Oui, il y a de quoi s’emmĂȘler les pinceaux, c’est normal, je te rassure.
Mais c’est capital de bien comprendre.
En gros, tu peux retenir qu’un :
► Un Ă©diteur musical gĂšre l’exploitation et la commercialisation d’une OEUVRE MUSICALE
○ Il travaille avec des auteurs-compositeurs, du cĂŽtĂ© de la CRĂATION
○ Il signe des contrats de cession et d’Ă©dition musicale, et des contrats de prĂ©fĂ©rence Ă©ditoriale avec des auteurs-compositeurs
○ Il est membre Ă la SACEM
○ Il Ă©volue dans le monde des Droits d’auteur
► Un Ă©diteur phonographique gĂšre l’exploitation et la commercialisation d’un ENREGISTREMENT.
○ Il Ă©volue dans le monde parallĂšle de l’ENREGISTREMENT, de la PRODUCTION PHONOGRAPHIQUE.
○ Il travaille avec des artistes-interprĂštes et avec des producteurs de disques
○ Il gĂšre la partie commercialisation et distribution d’un enregistrement qui existe dĂ©jĂ .
○ Il signe un contrat de licence (exclusive) avec un producteur
○ Il est adhĂ©rent de la SCPP ou de la SPPF.
○ Ici, il n’est jamais question de droits d’auteur. Il Ă©volue dans le monde des droits voisins.
VoilĂ ce que je peux te dire sur le rĂŽle de l’Ă©diteur musical.
Quelques ressources complémentaires utiles :
- Le livre L’Ă©dition musicale de Matthieu Chabaud: Guide pratique ultra complet sorti en 2020 aux Ă©ditions IRMA
- Le livre “Les contrats de la Musique” de PM Bouvery (Ă©d.IRMA)
- Le site de la SACEM
- Le site de la CSDEM (Chambre syndicale des Editeurs de Musique)
- Le site de la fĂ©dĂ©ration E.I.F.E.I.L (fĂ©dĂ©ration d’Ă©diteurs indĂ©pendants français)
- Le site du SNAC (Syndicat National des Auteurs-Compositeurs)
- Le livre La musique Ă l’image de M. Chabaud (Ă©d.IRMA)
Pour aller plus loin :
Tu es sur le point de signer un contrat ? Tu n’es pas sĂ»r·e de savoir poser les bonnes questions ?
J’ai rĂ©digĂ© un Guide de NĂ©gociation spĂ©cialement pour toi : 10 QUESTIONS Ă (se) poser AVANT de signer un contrat
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