Contrats de musique (Ă©dition, artiste, licence, etc) : tout savoir

Contrats de musique (Ă©dition, artiste, licence, etc) : tout savoir




Contrats de musique (contrat d’Ă©dition, contrat d’artiste, contrat de licence, etc.)

Tout savoir sur les contrats de musique

Une fois un morceau de musique ou un album composĂ©, un artiste doit rĂ©flĂ©chir Ă  la façon dont il veut le diffuser au public, en milliers voire parfois en millions d’exemplaires et pour cela conclure un contrat de musique.

Si la révolution numérique et le développement des réseaux sociaux apportent de nouveaux moyens de diffusion, la majorité des artistes continue à faire appel à des spécialistes pour commercialiser leur musique.

Une fois leur projet de création artistique achevé, ils concluent des contrats avec différents intervenants : un producteur phonographique, une maison de disques, un label, une société de distribution, etc.

Il existe donc plusieurs types de contrats d’engagement d’artiste et selon la nature des contrats, ceux-ci permettent aux artistes de fabriquer, diffuser et commercialiser les morceaux dont ils sont les auteurs ou les artistes interprĂštes. Ces contrats peuvent aussi bien opĂ©rer une cession de droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle des titres ou seulement transmettre des droits d’utilisation de ceux-ci.

Avocats en droit de la musique, nous pouvons vous accompagner dans la rédaction de vos contrats de musique.

Le contrat d’Ă©dition musicale

Un exemple trĂšs rĂ©pandu de contrat de musique est le contrat d’Ă©dition de musique avec un Ă©diteur musical.

Pour rappel, un Ă©diteur de musique est en charge d’acquĂ©rir et d’administrer les Ɠuvres musicales rĂ©alisĂ©es par des artistes. Il est l’Ă©quivalent d’un associĂ© d’affaires pour l’artiste et cherche Ă  promouvoir sa musique. L’Ă©diteur est le principal interlocuteur de l’artiste ou du compositeur de musique.

Il a Ă©galement un rĂŽle capital auprĂšs du producteur de l’artiste et des sociĂ©tĂ©s de gestion collectives comme la SACEM.

Ils sont liĂ©s aux artistes par des contrats d’Ă©dition. Dans ceux-ci sont prĂ©vues les sources de revenus des Ă©diteurs.

Il existe deux principaux types de contrats d’Ă©dition :

  • Le Pacte de prĂ©fĂ©rence : comme son nom l’indique, il confĂšre un droit de prĂ©fĂ©rence Ă  l’Ă©diteur. L’artiste s’engage Ă  lui fournir l’exclusivitĂ© sur ses Ɠuvres pendant une certaine pĂ©riode. Il doit dĂ©finir la façon dont il veut que ses Ɠuvres soient exploitĂ©es et promues. L’Ă©diteur doit lui dĂ©poser les Ɠuvres de l’artiste Ă  la SACEM (SociĂ©tĂ© des auteurs, compositeurs et Ă©diteurs de musique) afin de recevoir une rĂ©tribution financiĂšre sur le long terme. La durĂ©e de ces contrats passĂ©s avec les artistes ne peut cependant pas excĂ©der 5 ans ;
  • Le Contrat de cession de musique. Il confĂšre Ă  l’Ă©diteur les droits d’auteur de l’artiste pour une durĂ©e fixe : 70 ans. L’Ă©diteur obtient donc le droit de disposer comme il l’entend des enregistrements musicaux de l’artiste. L’Ă©diteur obtient une rĂ©munĂ©ration des droits patrimoniaux de l’Ɠuvre (une partie des revenus issus des droits de reproduction mĂ©canique et d’exĂ©cution publique).

Dans les contrats d’Ă©dition, la rĂ©munĂ©ration de l’auteur doit Ă©galement ĂȘtre prĂ©vue.

De plus en plus d’Ɠuvres font intervenir plusieurs auteurs ou compositeurs qui ont chacun leur Ă©diteur. Dans ces cas, des contrats de coĂ©dition sont alors conclus sur l’Ɠuvre.

Attention : les droits d’auteurs d’une Ɠuvre de collaboration ne sont pas soumis aux mĂȘmes rĂšgles.

Le contrat d’artiste

Le contrat d’artiste est Ă©galement appelĂ© contrat d’enregistrement exclusif.

Un contrat d’artiste de musique permet Ă  un artiste de cĂ©der les droits d’exploitation et de propriĂ©tĂ© intellectuelle de sa musique et de son travail Ă  un producteur. Ce sont principalement les maisons de disques et les labels qui privilĂ©gient les contrats d’artiste.

  • Le producteur phonographique : il assure la fabrication, la promotion et la distribution de l’Ɠuvre de l’artiste. Il prend en charge notamment les frais d’enregistrement des morceaux ou des albums entiers. Parfois, le producteur accompagne mĂȘme l’artiste plus personnellement dans sa carriĂšre. Il peut notamment l’aider Ă  trouver un directeur artistique qui, lui-mĂȘme, le conseille sur son projet artistique et son travail.
  • L’artiste : il obtient une rĂ©munĂ©ration dont une partie dĂ©pend du succĂšs des ventes de son Ɠuvre musicale. En effet, il peut ĂȘtre rĂ©munĂ©rĂ© en fonction de son temps d’enregistrement mais la principale rĂ©tribution financiĂšre correspond souvent au principe des redevances (ou royalties) : l’artiste perçoit un pourcentage, prĂ©alablement fixĂ©, des ventes issues de l’exploitation de sa musique. Il s’engage Ă©galement Ă  respecter l’exclusivitĂ© de son engagement vis-Ă -vis de la sociĂ©tĂ© productrice pendant toute la durĂ©e du contrat. Par cet engagement, l’artiste exclut Ă©galement l’exploitation de son Ɠuvre artistique pour son propre compte.

La plupart du temps, les contrats d’artiste ont une durĂ©e de 2 ou 3 ans afin de commercialiser 1 Ă  2 projets musicaux (albums, single, etc.). Il n’existe pas de contrat d’artiste type, ce dernier doit ĂȘtre adaptĂ© Ă  votre situation pour ĂȘtre le plus protecteur possible.

Le contrat de licence de musique

Les contrats de licence de musique relient Ă©galement les artistes (ou leurs Ă©diteurs) aux producteurs.

Par ce contrat, l’artiste concĂšde au producteur les droits de fabrication, de production et de commercialisation sur son enregistrement. Les modalitĂ©s de ces droits et leur validitĂ© temporale et gĂ©ographique doivent absolument figurer dans le contrat.

L’artiste, en contrepartie, obtient le droit Ă  une redevance calculĂ©e sur les ventes de son enregistrement phonographique au public.

Il y a une grande variĂ©tĂ© de contrats de licence de musique. Par exemple, la reproduction des enregistrements peut par exemple ĂȘtre concĂ©dĂ©e sur plusieurs supports commerciaux. Dans ce cas, le licenciĂ© pourra par exemple, reproduire les morceaux de l’artiste dans le but de les utiliser Ă  des fins publicitaires ou cinĂ©matographiques. Toutefois, ces utilisations sont impossibles pour le licenciĂ© si le contrat de licence prĂ©cise que seule la reproduction sur phonogramme ou sur disque du commerce est autorisĂ©e.

Bon Ă  savoir : l’Ă©diteur ne cĂšde pas la pleine propriĂ©tĂ© de sa production phonographique. Il s’agit d’un contrat d’exploitation de musique : seuls des droits d’utilisation du morceau sont transmis par l’auteur avec l’intermĂ©diaire de son Ă©diteur.

Le contrat de distribution de musique

Dans un contrat de distribution de musique, l’Ă©diteur (ou le producteur de l’artiste s’il en a un) se lie Ă  une sociĂ©tĂ© de distribution.

Si l’Ă©diteur a dĂ©jĂ  un contrat avec un producteur, celui-ci est en charge de fabriquer et de promouvoir l’Ɠuvre phonographique et de rĂ©munĂ©rer l’artiste. La sociĂ©tĂ© de distribution gĂšre quant Ă  elle la commercialisation c’est-Ă -dire la vente des Ɠuvres en magasin.

Elle reçoit en contrepartie une commission, qui reprĂ©sente la plupart du temps 40% des ventes. LĂ  encore, la rĂ©tribution financiĂšre de la sociĂ©tĂ© de distribution dĂ©pend donc du succĂšs de l’artiste.

Existe-t-il d’autres contrats de musique ?

Oui ! Tout d’abord, il faut rappeler que les contrats de musique bĂ©nĂ©ficient, comme tous les contrats, de la libertĂ© contractuelle garantie par l’article 1102 du Code civil : « Chacun est libre de contracter ou de ne pas contracter, de choisir son cocontractant et de dĂ©terminer le contenu et la forme du contrat dans les limites fixĂ©es par la loi. » Ainsi, bien qu’il existe certains contrats types comme le contrat d’artiste ou de licence, vous ĂȘtes libres de choisir le contenu de votre contrat de musique avec la personne ou la sociĂ©tĂ© de votre choix.

Sachez Ă©galement qu’il existe d’autres types de contrats dans l’industrie de la musique comme le contrat de production musicale (ou coproduction) qui inclut la promotion locale et la location de salle.

Enfin, sachez que de nombreux artistes dĂ©cident de crĂ©er leur label de musique pour ĂȘtre plus indĂ©pendant.

Les étapes de rédaction des contrats de musique

Étape n°1 : Les informations essentielles Ă  prĂ©ciser dans le contrat

  • Les parties au contrat : Le contrat de distribution doit mentionner qui sont les parties au contrat : l’artiste, l’Ă©diteur, le producteur ou la sociĂ©tĂ© de distribution selon les contrats. Attention : S’il s’agit de sociĂ©tĂ©s, vous devez indiquer leur nom, leur forme sociale, le montant de leur capital social, l’adresse de leur siĂšge social, leur reprĂ©sentant lĂ©gal et leur numĂ©ro d’inscription au RCS.
  • La nature du contrat : Il y a plusieurs types de contrats de musique. L’objet du contrat est donc capital. Le contrat doit par exemple explicitement prĂ©ciser s’il s’agit d’une distribution de l’Ɠuvre ou alors d’une cession de droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle.
  • La durĂ©e du contrat : Le contrat doit aussi indiquer la durĂ©e du contrat. Dans les contrats de musique, elle est souvent limitĂ©e. Attention : La durĂ©e du contrat est essentielle notamment dans les contrats qui incluent une cession de droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle. En effet, celle-ci s’Ă©tend uniquement pendant la durĂ©e du contrat.
  • La rĂ©tribution financiĂšre : Une rĂ©tribution est souvent prĂ©vue dans les contrats en Ă©change de la cession de droits d’utilisation, de commercialisation ou de propriĂ©tĂ© complĂšte. Il faut alors prĂ©ciser le mode de calcul. La rĂ©tribution peut en effet ĂȘtre forfaitaire ou calculĂ©e comme un pourcentage du chiffre rĂ©alisĂ© par les ventes de l’Ɠuvre. Les dĂ©lais de paiement et les pĂ©nalitĂ©s de retard doivent Ă©galement figurer dans le contrat.
  • La gestion des litiges : Le contrat prĂ©cise le droit applicable et le tribunal compĂ©tent en cas de litiges.
  • Une limite gĂ©ographique : La limite gĂ©ographique d’un contrat de musique dĂ©signe le territoire sur lequel le contrat et ses clauses vont s’imposer. Par exemple, il est possible de prĂ©voir une clause d’exclusivitĂ© uniquement dans un pays.
  • Une clause d’exclusivitĂ© : Les clauses d’exclusivitĂ© sont capitales dans des contrats de musique. Il s’agit d’une obligation de fidĂ©litĂ© d’une partie envers l’autre. La nature de l’obligation dĂ©pend de l’objet du contrat et de ses parties. Dans un contrat d’artiste, celui-ci s’engage Ă  ne confier sa musique qu’Ă  son Ă©diteur sur le territoire donnĂ©. ConcrĂštement, si vous ĂȘtes artiste et que vous signez un contrat avec une telle clause, vous devez, pendant toute la durĂ©e du contrat, demander l’accord de votre producteur pour donner une prestation et jouer le morceau en question. Cette clause est obligatoire dans le contrat d’artiste, aussi appelĂ© contrat d’enregistrement exclusif, mais doit ĂȘtre prĂ©cisĂ©e dans les autres types de contrats de musique.
  • Une clause de non-concurrence : La clause de non-concurrence interdit Ă  l’Ă©diteur de dĂ©velopper sa propre activitĂ© musicale qui pourrait concurrencer le producteur. Cette interdiction doit ĂȘtre justifiĂ©e, limitĂ©e dans l’espace et le temps.

Bon Ă  savoir : attention, le danger en matiĂšre contractuelle, c’est la nullitĂ© du contrat ou la nullitĂ© de certaines clauses. Outre le respect d’un certain formalisme, les contrats en droit de la musique doivent respecter de nombreuses dispositions lĂ©gislatives. Ainsi, il n’est pas possible de rĂ©diger un contrat prĂ©voyant, par exemple, des partages de rĂ©munĂ©ration qui iraient Ă  l’encontre de la loi (la clause serait nulle). Rapprochez-vous d’un professionnel du droit pour Ă©viter de rĂ©diger des contrats nuls…

Étape n°2 : Les formalitĂ©s juridiques

Une fois le contrat d’artiste, de licence de musique ou encore de distribution Ă©crit par les deux parties, il est nĂ©gociĂ© puis dĂ©finitivement rĂ©digĂ©. La vĂ©rification des informations et des clauses du contrat doit ĂȘtre trĂšs approfondie et prĂ©cise. Une bonne structure du document vous permet de le lire plus facilement.

Il doit ensuite ĂȘtre signĂ© et paraphĂ© par les deux parties. La date doit Ă©galement figurer sur votre contrat. Un exemplaire du contrat d’artiste devra alors ĂȘtre remis Ă  chaque partie.

Attention : Si l’artiste concerne un groupe de musique et non un artiste solo, chaque membre du groupe doit recevoir un exemplaire du contrat de musique Ă  son nom. Un avocat en droit de la musique peut vous accompagner pendant la pĂ©riode des nĂ©gociations. Son expertise vous permettra de dĂ©fendre vos droits et vos intĂ©rĂȘts vis-Ă -vis de votre partenaire et d’obtenir un contrat sur-mesure.

Faut-il conclure un contrat d’agent d’artiste ?

Vous souhaitez engager un agent artistique pour vous aider dans le développement de votre carriÚre : quelles sont les implications ?

Depuis 2010, la loi française dĂ©finit le mĂ©tier d’agent artistique comme « toute activitĂ©, qu’elle soit exercĂ©e sous l’appellation d’imprĂ©sario, de manager ou sous toute autre dĂ©nomination, consistant Ă  recevoir mandat Ă  titre onĂ©reux d’un ou plusieurs artistes du spectacle, aux fins de placement et de reprĂ©sentation de leurs intĂ©rĂȘts ».

Vous devez donc conclure un contrat d’agent artistique qui prĂ©cise toutes les missions que vous souhaitez confier Ă  votre agent d’artiste, leurs caractĂ©ristiques spatiales et temporelles. En contrepartie, il devra percevoir une rĂ©munĂ©ration. Celle-ci est encadrĂ©e par la lĂ©gislation française.

En effet, la loi précise que :

« Il fixe Ă  10 % le plafond que la rĂ©munĂ©ration de l’agent artistique ne peut dĂ©passer et prĂ©cise que ce plafond se calcule sur les rĂ©munĂ©rations brutes de l’artiste. Le plafond peut ĂȘtre portĂ© Ă  15 % si l’artiste confie Ă  son agent artistique des missions spĂ©cifiques de gestion de sa carriĂšre. »

Par ce contrat, vous garantissez Ă  votre agent l’exclusivitĂ© de votre travail artistique. Vous devez Ă©galement lui communiquer toute opportunitĂ© professionnelle.

Sachez que vous restez nĂ©anmoins maĂźtre de votre carriĂšre et qu’en cas de conflit sur la direction de celle-ci, vous prendrez la dĂ©cision finale.

Si le contrat n’est pas respectĂ© ou que la rĂ©munĂ©ration est considĂ©rĂ©e comme excessive, les tribunaux ont le pouvoir de rĂ©duire la rĂ©munĂ©ration allouĂ©e Ă  l’agent artistique ou de demander une compensation.

Mise Ă  jour : 11 mars 2021

RĂ©dacteur : Sophie HERLAUT, Double diplĂŽme HEC Paris et Master 1 Droit des affaires de l’UniversitĂ© Paris 1 PanthĂ©on Sorbonne. Sous la direction de MaĂźtre Elias BOURRAN, Avocat au Barreau de Paris et Docteur en Droit

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