Utiliser des samples légalement : astuces pour créer sans plagier !

Utiliser des samples légalement : astuces pour créer sans plagier !





UTILISER DES SAMPLES LÉGALEMENT : TOUTES LES ASTUCES POUR CRÉER SANS PLAGIER !

écrit par Arnaud Léonard 29 juillet 2019
Comment réussir son sample

Si un artiste téméraire ou candide venait à ouvrir la boîte de pandore du musicien, il libérerait probablement un des vices les plus redoutés de sa communauté : le plagiat. Mais l’histoire de la musique n’est-elle pas une succession de rencontres entre les sonorités d’un genre et le rythme d’un autre ? Il n’y a pas de création musicale sans hybridation des styles et l’utilisation de samples est bien, parmi de nombreuses approches, une méthode féconde. Il n’y a aucune honte à avoir à reprendre un motif sonore, connu ou non, dans sa production. Trois conditions à cela : l’assumer pleinement, maîtriser le cadre légal et le réaliser avec la manière.

Prendre la mesure du phénomène 

Cette crainte d’être accusé de plagiat en utilisant un sample vient d’un constat empirique simple. Nous entendons principalement parler des samples lorsqu’ils opposent légalement un artiste à un autre. Des exemples célèbres incluent Robin Thicke et Pharrell Williams pour Blurred Lines ayant donné suite à un procès entre ces derniers et les ayant-droits de Marvin Gaye. Ou encore Damso pour Amnésie, retiré de Spotify pour un sample a priori non-déclaré du morceau I Heard A Sigh de Cortex.

Mais que dire de la mine d’inspiration que représente James Brown, samplé 3 543 fois, un chiffre en constante augmentation ? Ou de la création de plateformes exclusivement consacrées au sample recensant des liens entre plus de 594 000 chansons et 198 000 artistes comme whosampled.com ? Deux éléments permettent de comprendre l’origine de ce flou autour de la place du sample dans l’opinion des amateurs :

  • L’usurpation de renommée. Plus que de magnifier le morceau, le sample est un tremplin potentiel permettant d’augmenter son nombre de streams à partir d’un titre ayant déjà obtenu la reconnaissance du public. L’auditeur se souvient avoir entendu le rythme ou la sonorité quelque part sans le sourcer parfaitement. Il adoube en quelque sorte le nouveau morceau.
  • L’apport créatif à la postérité du morceau : le dosage sample / motifs musicaux nouveaux. Est-ce le sample qui fait le morceau ou le morceau qui valorise le sample ?

Ces deux considérations sont fondamentales et aucun morceau qui intègre un sample n’échappe à cette double-interrogation.

Maîtriser le cadre légal lié au sample

Au-delà de l’opinion publique, connue pour être capable de clouer au pilori sans autre forme de procès ou de porter une création au panthéon de son art sans esprit critique, le droit doit ici primer. La question ici est simple : quelle ligne ne pas franchir sous peine de s’exposer à des poursuites judiciaires ? Deux institutions peuvent ici statuer : la loi et la Sacem.

La droit formule la loi en ces termes :

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.

(Art. L. 122-4 du Code de la propriété intellectuelle)

Il faut retenir de cet article que s’il n’y a pas autorisation préalable de l’auteur, il est formellement interdit de reproduire un extrait musical qui ne vous appartient pas. Quid de la demande d’autorisation ? Et bien, le processus est plutôt complexe dès lors que l’on s’intéresse à ce que dit la Sacem. La Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique vous donne accès à un répertoire des ayants droit.

Maîtriser le cadre légal lié aux samples - Répertoire des ayants droit de la Sacem

La première étape est donc de solliciter ces contacts pour communiquer aux ayants droit de l’extrait votre volonté de l’intégrer à votre production. S’ensuit alors un processus de contractualisation sous condition d’un accord de principe bien évidemment.

Il existe ainsi cinq différents types de personnes physiques ou morales susceptibles de détenir des droits sur une oeuvre : le producteur, l’éditeur, le ou les auteurs-compositeurs, l’artiste et les interprètes. Contractualiser avec ces cinq parties prenantes peut relever d’une mission impossible. La Sacem prévient donc : « Il faut demander l’autorisation à l’éditeur de l’œuvre »C’est en général lui qui, par le contrat qu’il tient avec les autres entités, a pour consigne de protéger le droit d’auteur, du fait de sa mission commerciale.

Utiliser des samples légalement et facilement – voire gratuitement, c’est possible !

Je vous vois abandonner la lecture de la fin de cet article, découragé par cette approche pécuniaire, que vous imaginez lourde et coûteuse. Soyez rassurés : il est possible de sampler gratuitement et légalement. Cela dépend simplement de votre ambition.

Souhaitez-vous créer un « remix » d’un classique de référence, contractualisé avec de la visibilité sur le nombre de streams et sur les royalties à verser selon les scénarios ? Ou préférez-vous produire un morceau marquant votre patte artistique, votre créativité et votre aptitude technique afin d’en faire un produit d’appel vers vos autres productions ?

Si vous ne souhaitez prendre aucun risque, sachez qu’il existe des milliers de packs beats et autres samples libres de droit, ou dont la licence s’obtient via l’abonnement à des plateformes comme LANDR (onglet « Samples ») ou Splice. La plateforme Splice rassemble des beats et samples gratuits, et permet également d’accéder à des packs rassemblant des millions de samples, loops via un abonnement à $7,99 par mois. Du côté de LANDR, c’est également un format par abonnement qui vous permet aussi de bénéficier du mastering de votre morceau, d’une solution de distribution, de plugins… Tout dépend de votre productivité, mais l’investissement peut en valoir la chandelle.

Si vous souhaitez tenter l’aventure avec des samples de morceaux plus connus pour lesquels la demande d’autorisation est requise, vous vous exposez à certains risquesL’important est de bien les connaître pour les maîtriser.

Les risques du sample

Énormément de samples sont utilisés « gratuitement » sans licence dans des productions. On peut parfois en trouver des dizaines dans un même morceau, provenant de décennies, genres et artistes bien différents. Le risque que l’artiste prend en termes de propriété intellectuelle dépend de deux facteurs :

  • Son degré de chance. Un morceau peut très bien passer entre les mailles d’un éditeur potentiellement cupide mais incapable de scanner l’ensemble des productions liées à la musique dont il est propriétaire.
  • Sa capacité à travailler le titre. Le sample peut être très habilement intégré à la musique, avec de multiples modifications vocales, rythmiques et instrumentales de sorte que l’éditeur n’aura ni la volonté, ni l’idée d’entamer une procédure judiciaire, souvent chronophage, et peu rentable pour ce dernier.

Ainsi, il est difficile de ne pas reconnaître le plagiat de If I could fly de Joe Satriani dans le refrain de Viva la Vida de Coldplay. Le groupe de Chris Martin a pourtant été reconnu non-coupable. Le « maquillage » est donc un élément essentiel si vous ne comptez pas recourir à une démarche contractuelle préalable.

Réussir l’intégration artistique du sample au morceau

Il existe pléthore de techniques de sample, reconnues et éprouvées dans l’histoire de la musique. Sampler ne consiste pas simplement à intégrer une rythme, des basses à un morceau préexistant. Cela implique souvent de prélever un motif du rythme (et non le rythme dans son intégralité) et de former une boucle (loop) à partir de cet « échantillon ». D’où l’origine du terme « sample ». Viennent ensuite les deux leviers le plus souvent utilisé par les artistes : la modification de la vitesse et de la hauteur de l’extrait original. Une technique inédite apparue avec un renouveau de la house est celle du découpage vocal, bien illustrée par mon coup de coeur.

Mon coup de coeur : Respect de Bellaire

Le morceau ne reprend que 9 mots chantés par la diva de la soul Aretha Franklin en 1967, elle-même reprenant le titre du monument Otis Redding, sorti en 1965. Le jeune prodige de la House française, originaire de Lille, ose concaténer des extraits très courts égrenés par Aretha, coupant les phrases au rythme du synthé aux sonorités proches du blues, accompagné par un beat très House. Un chef d’oeuvre du sample.

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